La liberté d’expression est non seulement « un droit humain » mais « une obligation » morale, affirme le pape François. Mais elle n’est pas absolue, elle a une limite: « On ne peut pas insulter la foi des autres ». Le pape François réaffirme en même temps: “On ne peut tuer au nom de Dieu”, c’est “une aberration”.
Le vol de Colombo à Manille a ouvert la seconde étape du voyage du pape en Asie (Philippines 15-19 janvier), ce 15 janvier 2015. Le pape a répondu durant 40 minutes aux questions des journalistes, notamment sur la liberté religieuse et la liberté d’expression, au lendemain des attentats de Paris contre la rédaction de Charlie Hebdo, contre une policière à Montrouge et contre un supermarché Cacher, Porte de Vincennes.
Tuer au nom de Dieu est une aberration
A propos de la liberté de religion, le pape ne va pas par quatre chemins, il redit sa conviction cent fois répétée: “Je crois que la liberté religieuse et la liberté d’expression sont toutes les deux des droits fondamentaux. On ne peut, je pense… Vous êtes français, allons à Paris, parlons clair! On ne peut cacher cette vérité que chacun a le droit de pratiquer sa religion, sans offenser, librement. Nous faisons ainsi, nous voulons tous le faire. Secundo, on ne peut pas offenser, faire la guerre, tuer au nom de sa religion, c’est-à-dire au nom de Dieu. Ce qui se passe maintenanent nous fait un peu… nous étonne. Mais pensons toujours à notre histoire: combien de guerres de religion nous avons eues! Pensez à la “nuit de la Saint-Barthélémy”: comment comprendre cela? Nous sommes nous aussi pécheurs à ce sujet. Mais on ne peut pas tuer au nom de Dieu. Tuer au nom de Dieu est une aberration. Je crois que c’est la chose principale sur la liberté de religion: on doit le faire librement, sans offenser, mais sans imposer et sans tuer.”
Ne pas offenser la foi de l’autre
Pour la liberté d’expression, le pape est tout aussi clair: c’est non seulement un droit mais une “obligation” morale. Avec une limite: “ne pas offenser la foi de l’autre”, ne pas s’en “moquer”.
Le pape François s’explique sur la limite à cette liberté d’expression qui n’est donc pas un absolu: “La liberté d’expression. Chacun a non seulement al liberté, le droit mais il a aussi l’obligation de dire ce qu’il pense pour aider le bien commun. L’obligation. Pensons à un député, à un sémanteur: s’il ne dit pas ce qu’il pense être le vrai chemin, il ne collabore pasa u bien commun. Et pas seulement eux, beaucoup d’autres. Nous avons l’obligation de parler ouvertement, d’avoir cette liberté, mais sans offenser. Parce que c’est vrai, on peut réagir violemment. Mais si le Dr Gasbarri, un grand ami, dit une insulte contre ma mère, un coup de poing arrive! C’est normal! C’est normal. On ne peut pas provoquer, on nn eput insulter la foi des autres, on ne peut pas se moquer de la foi. Dans un discours, je ne me souviens plus très bien où, le pape Benoît avait parlé de cette mentalité post-positiviste, de la métaphysique post-positiviste qui finit par conduire à croire que les religions ou les expressions religieuses sont une sorte de sous-culture, qu’elles sont tolérées, mais sont peu de chose, elle ne font pas parltie de la culture des Lumières. C’est un héritage des Lumières. Tant de gens mparlent mal des religions, s’en moquent, disons “joue” avec la religion des autres. Ils provoquent, et il peut arriver ce qu’il arrive au Dr Gasbarri s’il dit quelque chose contre ma mère. C’ets une limite. Toute religion a sa dignité, toute religion qui respecte la vie humaine, la personne humaine. Je ne peut pas m’en moquer. Et c’est une limite. J’ai pris cet exemple de la limite pour dire que dans la liberté d’expression il y a des limites, comme celle de maman. Je ne sais si j’ai réussi à répondre à al question. Merci.”