Pour la première fois les Iles Tonga ont un cardinal: Mgr Soane Patita Paini Mafi, 53 ans, évêque de Tonga, et désormais le plus jeune membre du collège cardinalice, signe de l’attention du pape aux minorités. Mgr Mafi a le souci de la formation dans les séminaires.
Mgr Mafi est en effet né le 19 décembre 1961, à Nuku’alofa, sur l’île de Tongatapu, dans le diocèse de Tonga. Il a étudié la philosophie et la théologie au séminaire régional du Pacifique à Fidji.
Il a été ordonné prêtre le 29 juin 1991. Après son ordination, il a été curé de Ha’apai (1992-1994); vicaire général et curé à Nuku’alofa, de 1995 à 1997.
Professeur de séminaire
Pendant deux ans, de 1998 à 1999 a fait des études supérieures de psychologie au Collège Loyola de Baltimore, aux États-Unis.
De retour chez lui, il a été curé à Houma (1999- 2000), puis professeur et formateur au Séminaire régional du Pacifique à Fidji, et, depuis 2003, vice-recteur du même séminaire.
Le 28 Juin 2007, le pape Benoît XVI l’a nommé évêque coadjuteur de Tonga (Royaume des Tonga), et il a été élu président de la Conférence épiscopale du Pacifique, en 2010.
C’est en tant que président de cette Conférence épiscopale qu’il a participé à l’assemblée extraordinaire du synode des évêques sur la famille d’octobre 2014.
Eloge de la simplicité
Il avait auparavant participé au synode de 2012 sur la Nouvelle évangélisation. Dans son intervention du 17 octobre, il a notamment souligné deux mots: “intime” et “personnel” et fait l’éloge de la simplicité, une vertu aimée du pape François.
Il expliquait: « Le premier indique la profondeur, le second un rapport authentique. L’Océanie est constituée de petits états insulaires, souvent qualifiés de “paradis du Pacifique” par les explorateurs. L’île de Tonga, sur laquelle j’ai grandi, est mieux connue sous le nom “d’île de l’amitié”. Au cours du Synode pour l’Océanie, en 1998, a été utilisée l’expression “île d’humanité” pour indiquer le “naturel” et “l’humanité” de ces peuples dans leurs rapports humains communs. »
Il exprimait une proposition pour les ministres ordonnés: « Je propose que les prêtres et les évêques examinent constamment leur propre vie personnelle à la lumière de cette simple “manière d’être” à savoir être “simples”. La simplicité exclut “l’aveuglement”, le fait de porter “des masques”, actes typiques de ceux qui sont divisés entre la réalité d’être “un personnage public” très respecté et celle d’être un ambassadeur apparent du Royaume. Pourquoi Jésus était-Il tant “à son aise” et s’identifiait-il si parfaitement avec la majeure partie des personnes de son temps, même avec les pécheurs? Simplement parce qu’Il était profondément libre en tant que personne enracinée dans une éducation simple et humble. Parmi ses contemporains, Il était plus connu comme “le fils du charpentier”. »
« Dans le monde actuel, continuait Mgr Mafi, la vie des personnes est marquée par des blessures et par des douleurs profondes, et les gens désirent des pasteurs authentiquement compatissants, capables de toucher leur vie en profondeur et de les libérer de leurs propres misères, c’est-à-dire des pasteurs qui puissent cheminer avec eux et “se mettre à leur place”. »
Un monde superficiel
Il résumait ses propositions en insistant sur la formation dans les séminaires, en parlant d’expérience: « Formation au séminaire: une formation qui mette vraiment en évidence l’aspect humain, souligné dans l’Exhortation apostolique Pastores dabo vobis.
Réflexion personnelle: la cohérence dans la réflexion personnelle peut éviter la tendance à être “avalés” inconsciemment dans le monde superficiel du “protagonisme à tout prix” et de la recherche de la visibilité et de la célébrité.
Silence: l’amour pour le silence mène tant à la profondeur de la connaissance qu’à la sincérité des rapports humains. »