Le pape reçoit une délégation de l'Armée du Salut

Les différences ne sont pas des obstacles au témoignage commun

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« Les différences entre catholiques et salutistes sur les questions théologiques et ecclésiologiques ne doivent pas faire obstacle au témoignage de leur amour partagé pour Dieu et pour le prochain », déclare le pape François devant une délégation de l’Armée du Salut, ce vendredi 12 décembre, au Vatican.

Mouvement international évangélique fondé par le pasteur anglais William Booth en 1865 sous le nom de « Mission chrétienne de l’Est londonien », l’Armée du Salut est présente dans plus de 120 pays et rassemble 2,5 millions de salutistes. Elle promeut la prédication et les œuvres sociales en faveur des plus pauvres.

Le pape a rendu hommage au « service dévoué et apprécié » de l’Armée du Salut, qui « permet à la lumière du Christ de briller dans les coins les plus obscurs de la vie » des plus nécessiteux. Il a formulé le vœu que les disciples du Christ « offrent leur contribution avec la même conviction et le même dynamisme que l’Armée du Salut ».

Dans la conscience que « les nécessiteux ont une place spéciale dans le cœur de Dieu », catholiques et salutistes « se rencontrent fréquemment dans les périphéries humaines », a-t-il fait observer, encourageant à continuer à « rendre un témoignage commun du Christ et de l’Évangile dans un monde qui a tant besoin d’expérimenter la miséricorde infinie de Dieu ».

« Les différences entre catholiques et salutistes sur les questions théologiques et ecclésiologiques ne doivent pas faire obstacle au témoignage de notre amour partagé pour Dieu et pour le prochain, un amour qui est en mesure d’inspirer des efforts énergiques pour rétablir la dignité de ceux qui vivent en marge de la société », a insisté le pape.

Il a raconté sa première rencontre avec l’Armée du Salut, qui a été aussi sa première rencontre avec l’œcuménisme : « Lorsque j’avais quatre ans – en 1940… – je marchais dans les rues avec ma grand-mère. En ce temps là, était répandue l’idée que tous les protestants allaient en enfer. De l’autre côté du trottoir, arrivaient deux femmes de l’Armée du Salut avec ce chapeau que vous avez… et je m’en souviens comme si c’était hier, j’ai dit à ma grand-mère : « Qui sont-elles ? Moniales, sœurs ? ». Et ma grand-mère a dit : « Non. Ce sont des protestants. Mais elles sont bonnes ». C’est ainsi que ma grand-mère m’a ouvert la porte à l’œcuménisme par votre témoignage : la première leçon œcuménique que j’ai eue a été devant vous. Merci beaucoup. »

Enfin, le pape s’est réjoui des contacts fructueux entre l’Armée du Salut et le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, afin de « promouvoir une meilleure connaissance réciproque, le respect mutuel et une collaboration régulière ». Il a souhaité que la foi commune en Jésus-Christ « devienne toujours plus le fondement solide d’amitié et de collaboration ». 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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