Birmanie : les évêques appellent à la fin de la guerre civile

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« La paix, basée sur la justice, est le seul chemin »

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Trois évêques catholiques des territoires kachin et shan de Birmanie dévastés par la guerre civile ont publié le 15 août 2014 un appel « à la fin immédiate de la guerre civile », dont Églises d’Asie (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, donne une traduction.

Le conflit, qui ensanglante les « régions ethniques » de la Birmanie, en particulier dans l’État kachin, a fait plus de 200 000 déplacés depuis 2011 et des milliers de morts.

« Nous, les évêques représentant les trois diocèses catholiques de Myitkyina, Banmaw et Lashio, publions cette déclaration après avoir délibéré avec les représentants de tous les peuples vivant sur les territoires kachin et shan ainsi que les populations déplacées », écrivent-ils.

Témoins « de la souffrance du peuple depuis que le conflit armé a repris il y a trois ans », ils dénoncent « des dommages collatéraux incommensurables », en particulier « le génocide croissant de toute une génération », des centaines de femmes « vendues comme esclaves », des jeunes gens forcés de « chercher un moyen d’existence au péril de leur vie », le fléau de la mafia et les trafics d’êtres humains et de drogue, une « guerre non déclarée ».

Les évêques appellent « tous les acteurs du conflit armé à chercher une solution durable à cette guerre » en « revenant à la table des négociations sous la supervision de la communauté internationale » : « Terminer cette guerre avec dignité est tout ce qu’il peut advenir de mieux pour le futur de tous les peuples vivant en région kachin et shan ainsi que toute la population. »

Ils préconisent « l’instauration d’un véritable fédéralisme qui assurerait l’intégrité de l’identité ethnique, de la culture ainsi que des ressources ».

Ils demandent aussi que soient « stoppées immédiatement » « toutes les tentatives pour s’emparer des terres appartenant traditionnellement aux minorités ethniques » car c’est « la propriété des terres qui décidera du futur de ce pays ».

Les évêques plaident enfin pour la protection « des droits fondamentaux des civils », notamment « le droit des civils déplacés et forcés à se réinstaller dans d’autres villages à revenir dans leurs foyers. Le déminage de ces zones est une condition préliminaire et sine qua non à cette réinstallation ».

« La paix est possible dans ce pays. La paix, basée sur la justice, est le seul chemin qui s’ouvre à nous », affirment-ils. L’Église, avec l’aide de la communauté internationale et d’organisations locales a secouru plus de 75 % des victimes de la guerre. Les catholiques représentent seulement 1,3% (et les chrétiens moins de 8%) de la population birmane, à majorité bouddhiste (74%).

EDA fait observer que ce message est « une démarche rare en Birmanie, pays où les responsables religieux interviennent avec la plus grande modération en politique ».

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ZENIT Staff

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