Terre Sainte et Chrétiens d’Irak :
les catholiques en France mobilisés
Les chrétiens de Mossoul sont chez eux au berceau du christianisme. Ils sont nos aînés dans la foi. Comment peut-on les soumettre à la terreur et au chantage dans l’unique but de les faire fuir ? « Les voici dépouillés de tout » s’est indigné le Saint-Père. Les catholiques en France ne peuvent rester passifs. La communauté internationale doit, de toute urgence, préserver la paix et la sécurité de ces populations que le pouvoir local avoue être incapable de protéger. N’oublions pas les chrétiens d’Irak ! Comme le dit Mgr Pontier « ils sont là-bas depuis toujours, souvent sur des lieux très forts de l’histoire biblique et chrétienne. Leur émigration est dramatique. Nous avons envers eux un devoir de prière et de solidarité. »
<p>Le Cardinal Barbarin, Mgr Dubost et Mgr Gollnisch seront, du 28 juillet au 1eraoût prochain, émissaires de l’Eglise catholique en France auprès des chrétiens d’Irak, accueillis par le Patriarche Chaldéen Louis-Raphaël Sako. Ils signifieront que la lutte contre l’indifférence doit être permanente. Ils seront priants et acteurs auprès des communautés menacées. Des journalistes les accompagneront, afin que l’opinion publique soit de toute vigilance. Prions pour que cette délégation porte un peu de réconfort et de lumière dans la situation très grave que subissent nos frères en Orient. En France, d’autres initiatives locales, encouragées par l’évêque du lieu, sont à mentionner et à rejoindre (assemblées de prières, jeûne, appels aux dons …).
Par ailleurs, deux mille étudiants français se faisaient une joie d’être les hôtes des chrétiens de Terre Sainte, en cette fin juillet, pour un pèlerinage de foi et d’amitié. C’est peu dire que ces jeunes le préparaient ce rendez-vous, avec motivation et créativité ! Vingt-cinq évêques, et de nombreux accompagnateurs, étaient de cette belle aventure sur les pas du Christ. Le conflit israélo-palestinien, le plus sanglant depuis 2009, et dont chaque jour apporte des faits terrifiants, en décide autrement ! L’annulation de ce séjour fut très difficile à prendre. Les évidentes raisons de sécurité, et la responsabilité qui nous incombe, appelaient cette décision déchirante. Le préjudice causé pour un voyage annulé est une réalité indéniable, mais il est peu de choses au regard de l’angoisse quotidienne de la population locale. C’est aux habitants de Terre Sainte, qu’il faut penser, vivant dans la peur du déchainement meurtrier. Ne pouvoir venir chez eux est un coup dur pour la fraternité. Nous connaissons leur foi et leur mobilisation pour la justice et la paix.
Profondément unis à eux, les catholiques en France ne baissent pas les bras. Ils ne se résigneront jamais à ce que la guerre soit plus forte. Ils feront tout pour intercéder et agir afin que la communauté internationale s’implique dans la recherche de résultats tangibles et durables. Avec quelques semaines de recul, chacun relit avec émotion le voyage du Saint-Père : son geste silencieux et grave contre le mur de Séparation n’était-il pas prémonitoire ? Totalement mobilisés avec le Pape François, et en lien fraternel avec tous, nous aurons, depuis le territoire français, des initiatives de prière et de solidarité. Au nom des évêques de France, Mgr Pontier, Archevêque de Marseille et Président de la Conférence des évêques de France, appelle les paroisses à s’unir, tout spécialement lors de la prière universelle des messes célébrées les samedi 26 et dimanche 27 juillet, à partir d’une proposition commune. Pour Mgr Pontier, « Il s’agit de ne pas perdre cette communion spirituelle avec les communautés chrétiennes locales qui devaient nous accueillir, pour se retrouver ensemble dans la prière pour la paix et manifester la fraternité».
Nous n’oublions pas également la détresse de nos frères en Syrie. En principe, Mgr Marc Stenger se rendra au nom de la CEF, sur invitation du Patriarche Grégoire III, pour les 150 ans de la Cathédrale grecque-catholique.
Le Christ, par le don de sa vie, a tué la haine. C’est quand tout semble inextricable et désespéré, que la « petite voie » de la Béatitude de la paix prend une signification nouvelle. La vitalité des étudiants français, de leurs communautés et de leurs pasteurs veut en témoigner ! Que tous soient assurés de la fraternité de l’Eglise catholique en France.
Mgr Bernard Podvin
Porte-parole des évêques de France