« Nous devons être plus courageux pour dénoncer les persécutions contre les chrétiens », déclare le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’Unité des chrétiens, à L’Osservatore Romano en italien du 19 juillet.
« Nous devons être plus courageux dans le fait de dénoncer les persécutions contre les chrétiens, parce qu’aujourd’hui nous assistons à plus de persécutions que durant les premiers siècles du christianisme », explique le cardinal suisse.
« On estime que 80% des personnes persécutées sont chrétiennes, et je crois que nous sommes trop silencieux », insiste le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Il y voit aussi une occasion de vivre l’unité des chrétiens : « Toutes les Eglises ont leurs martyrs, et que les martyrs d’aujourd’hui sont la semence de l’œcuménisme et de l’unité pour le futur. »
« Le Pape François parle d’œcuménisme de la souffrance, et c’est surtout vrai pour les pays qui ont vu naître le christianisme au Moyen-Orient, où les chrétiens fuient, sont contraints de partir, parce que s’ils restent ils sont assassinés », précise-t-il.
« Comme il est triste que seuls restent des bâtiments vides et non pas les gens. Malgré tout je vois des signaux positifs dans certains endroits. Ainsi en Syrie, la persécutions ici et là unit les chrétiens », constate le président du dicastère pour l’unité.
Pour ce qui est du rapport avec les Orthodoxes, il fait observer que « le monde orthodoxe est très varié en son sein, parce que les Eglises sont multiples ».
En Ukraine, il explique la difficulté due au fait que « le patriarcat orthodoxe de Moscou reproche à l’Eglise catholique de ne pas faire une claire distinction entre foi et politique ».
Du côté de Constantinople, il souligne au contraire les bonnes relations « avec le Patriarcat œcuménique » : « Nous avons une longue histoire d’amitié, qui s’exprime surtout dans des visites réciproques durant les fêtes des saint patrons Pierre et Paul à Rome et de saint André à Constantinople. C’est une tradition qui certainement favorise ultérieurement la communion pour l’avenir. »
Il ajoute : « Cette proximité avec les orthodoxes qui dépendent du patriarcat de Constantinople permet de vivre avec eux une communion spirituelle. »
« La rencontre du pape François avec le patriarche Bartholomaios à Jérusalem, n’a pas représenté seulement un moment de commémoration de la rencontre entre Paul VI et Athénagoras, mais également un pas important pour l’avenir de l’œcuménisme », a expliqué le cardinal Koch.
Pour ce qui est des questions théologiques, il fait observer qu’ils ne sont « pas tous résolus » notamment la question de la primauté et de la synodalité: « La question principale qui nous intéresse actuellement est le rapport entre synodalité et primauté. Nous ne voulons pas faire un compromis entre les deux réalités, mais une synthèse entre la grande force de l’orthodoxie, la synodalité, et la grande force du catholicisme, la primauté. Il y a aussi d’autres questions. Mais il est avant tout absolument nécessaire de résoudre cette question de la primauté. »