Trente réfugiés asphyxiés dans une cale en méditerrannée

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L’Italie en appelle à la responsabilité de l’Europe

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Au moins trente réfugiés sont morts asphyxiés peut-être par le monoxyde de carbone des moteurs, dans une cale en mer méditerrannée, sur une embarcation de pêcheur transportant des centaines d’entre eux, y compris des bébés. 

Tous les media italiens relayent cette information dramatique: l’Italie réclame la solidarité de l’Europe pour sauver des vies en méditerrannée, puisque le « canal de Sicile » est une porte d’entrée en Europe. Le Centre Astalli réclame des « couloirs humanitaires » pour les demandeurs d’asile.

Pour sa part, Radio Vatican déplore cette nouvelle tragédie : une trentaine de corps sans vie ont été retrouvés dans la nuit de dimanche 29 à lundi 30 juin au large de la Sicile, à bord d’une embarcation qui transportait 590 réfugiés.

Les victimes, mortes par asphyxie dans une cale de proue polluée, ont été découvertes par la marine italienne, venue secourir les réfugiés: les survivants témoignent des appels au secours qui montaient de la cale et de leur longue agonie, puis du silence de mort qui a succédé. Les traficants d’esclaves n’ont pas voulu les déplacer par peur de déstabiliser l’embarcation surchargée. La marine italienne a pu sauver 353 personnes, dont des bébés. Mais les corps des victimes n’ont pas encore pu être extraits de la cale par les pompiers appelés pour ouvrir l’accès.

Plus encore, les survivants de ces traversées de la mort font état de violences, de viols, de tortures subies par les migrants. L’Italie vient de procéder à 5 arrestations, alors que 4 criminels sont encore internationalement recherchés pour la tragédie des 368 morts de Lampedusa, le 3 octobre 2013: il s’agit de « grands organisateurs » du trafic à partir de la Lybie. Cette tragédie leur aurait rapporté environ un million d’euro.

Selon Radio Vatican, plus de 5.000 personnes ont déjà été secourues la semaine dernière et débarquées dans le port sicilien de Pozzallo. Mais selon le maire de la commune, Luigi Ammatuna, Pozzallo ne parvient plus à faire face à l’afflux d’immigrés.

Plus de 65.000 personnes, fuyant les guerres ou la pauvreté, ont débarqué en Italie depuis le début de l’année. 

Radio Vatican note que « le record de 2011 – 63.000 migrants – pourrait donc déjà être dépassé, alors que l’été ne fait que débuter et que le beau temps pourrait inciter des dizaines de milliers d’autres réfugiés à tenter la traversée ».

Au moment où commence sa présidence du semestre européen, l’Italie demande à l’Union « une plus grande solidarité dans l’effort d’accueil des immigrés ».

A Rome, le centre Astalli, du Service jésuite des réfugiés, demande à l’Europe la création de « couloirs humanitaires sûrs pour les demandeurs d’asile ». Il estime que si l’Union européenne ne trouve pas « rapidement une réponse efficace à cette tragédie », elle ne sera qu’une « assemblée d’Etats incapables d’avoir une vision commune au-delà de leurs frontières », dont le seul souci serait de veiller à leurs « intérêts nationaux ». 

Avec Anita Bourdin

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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