Au moins 17 personnes – peut-être 40 – ont perdu la vie, alors qu’elles s’étaient réfugiées dans l’église Notre-Dame-de-Fatima, à Bangui, lors d’une attaque, mercredi, 28 mai, par des hommes armés, probablement des miliciens islamiques étrangers. Un prêtre catholique de 76 ans, le P. Paul-Émile Nzale, a aussi été tué.
Des centaines de manifestants sont descendus dans la rue, dans la capitale, vendredi 30 mai, pour protester contre l’absence d’intervention des troupes internationales, en particulier burundaises, et deux manifestants ont été tués.
Le P. Zephirin Yakanda, prêtre centrafricain actuellement vicaire en Italie, à Alassio, connaissait bien le P. Paul-Emile qu’il évoque au micro de Radio Vatican: « Il était allé rendre visite à des familles qui s’étaient réfugiées dans la paroisse et on a tiré sur lui… C’était un homme bon, un homme du peuple, un homme qui est avec le peuple, qui n’a peur de personne… Il m’a appris à faire des homélies, il m’a appris à être avec les gens ; j’étais séminariste quand je l’ai connu à la paroisse de la Sainte-Trinité et il m’a guidé petit à petit et ensuite je suis devenu prêtre, il y a dix-huit ans… Il me disait d’être toujours persévérant dans la prière, de ne jamais me décourager et d’avoir toujours l’espérance ; il me disait toujours cela. Il était toujours avec les gens ! Il était très aimé. »
A propos de la situation à Bangui, il ajoute: « La population vit dans la peur. Il n’y a pas d’électricité dans la ville, il y a une grève générale… Les gens font du bruit avec leurs assiettes pour protester. »
Les habitants espèrent « que les violences cessent ! Que la Communauté internationale nous aide à faire quelque chose, à retrouver la paix, parce que la Centrafrique est un pays qui a toujours vécu dans la paix. C’est seulement ces 15 dernières années que le diable s’est réveillé, le diable de la division. Nous n’arrivons pas à arrêter cette haine et cette tension. »
Il lance cet appel: « L’appel que nous pouvons lancer s’adresse à la Communauté internationale, afin qu’elle ne ferme pas les yeux et ne laisse pas ce peuple disparaître de la carte géographique, qu’elle agisse et soutienne ce peuple qui veut simplement la paix, qui veut simplement vivre. Il me semble qu’au contraire on laisse ce peuple livré à son destin. Ce n’est pas juste ! Que la Communauté internationale intervienne et fasse quelque chose pour soutenir ces innocents qui meurent. »
Traduction de Constance Roques