« Ici est née l’Église, et elle est née en sortie. D’ici elle est partie, avec le Pain rompu entre les mains, les plaies de Jésus dans les yeux, et l’Esprit d’amour dans le cœur » : c’est avec ces mots que le pape François conclut en quelque sorte son pèlerinage en Terre Sainte, lors d’une messe au Cénacle de Jérusalem, ce 26 mai 2014. Un lieu qu’il a honoré comme « la source » de la charité.
C’était en effet la dernière étape du pèlerinage du pape, après trois jours riches en rendez-vous et rencontres, en Jordanie, Palestine (Bethléem) et Israël (Jérusalem) : une célébration sur le lieu de la dernière Cène et de la Pentecôte, retransmise en directe par les caméras mais vécue en comité réduit, dû aux dimensions limitées de la salle. Seuls les ordinaires de Terre Sainte et la suite papale étaient présents.
La messe, célébrée avec des ornements rouges, couleur liturgique du lieu, s’est ouverte aux environs de 17h30 heure locale, dans une atmosphère de sobriété et de recueillement, par l’hymne du « Veni Creator Spiritus ».
Après la première lecture en arabe (Ac 2,1-11), le psaume psalmodié en latin (Ps 103) et l’Évangile cantilé en italien (Jn 20,19-23), le pape a médité sur le sens du Cénacle, « lieu où Jésus consomma la dernière Cène avec ses Apôtres ; où, ressuscité, il apparut au milieu d’eux ; où l’Esprit Saint descendit avec puissance sur Marie et sur les disciples ».
« Ici est née l’Église, et elle est née en sortie. D’ici elle est partie, avec le Pain rompu entre les mains, les plaies de Jésus dans les yeux, et l’Esprit d’amour dans le cœur », a souligné le pape, rappelant que c’est au Cénacle que « Jésus ressuscité envoya ses apôtres renouveler la face de la terre ».
« D’ici part l’Église en sortie, animée par le souffle vital de l’Esprit », a-t-il ajouté. L’horizon du Cénacle et de l’Église, c’est donc « tous les enfants de Dieu de tout peuple et de toute langue, tous frères et enfants de l’unique Père » qui tous « sont appelés à faire partie de cette grande famille », constituée par Jésus ressuscité avec « la Vierge Marie pour Mère ».
Pour le pape, le Cénacle rappelle « le partage, la fraternité, l’harmonie, la paix » : « Que de charité est sortie d’ici, comme un fleuve de sa source… Le grand fleuve de la sainteté de l’Église prend toujours son origine ici, toujours de nouveau, du Cœur du Christ, de l’Eucharistie, de son Esprit Saint ».
Le Cénacle rappelle aussi « le service du pauvre, du malade, de l’exclus », par le lavement des pieds ; « le sacrifice » par l’Eucharistie ; « l’amitié » qui est « l’expérience la plus belle du chrétien » avec les paroles du Christ « Je ne vous appelle plus serviteurs je vous appelle mes amis » (Jn 15, 15).
Mais le Cénacle rappelle aussi « la bassesse, la curiosité, la trahison » : « et cela peut être chacun de nous, quand nous trahissons Jésus par nos péchés », a fait observer le pape.
Il a également exprimé son affection aux patriarches catholiques orientaux qui ont participé à ce voyage : « je leur assure qu’ils ont une place spéciale dans mon cœur et dans ma prière ».
La messe s’est poursuivie dans un grand recueillement, conclue par quelques paroles de remerciement du P. Pierbattista Pizzaballa, ofm, Custode de Terre Sainte.
Le pape François a quitté les lieux en voiture, ayant salué les personnes présentes qui l’attendaient en haie d’honneur – « la sainte file », selon les mots du pape –, le remerciant, lui disant « Au-revoir à Nazareth ! », lui baisant la main ou l’embrassant avec effusion, lui souhaitant un bon retour au Vatican. A 19h30 en effet, moins d’une heure plus tard, il devait rejoindre l’héliport de Jérusalem pour se rendre à Tel Aviv, d’où il rentrera à Rome aux environs de 23h.