Cinq familles déjeuneront avec le pape François à Bethléem, après la messe dominicale, demain, 25 mai 2014, dans le cadre de son pèlerinage en Terre Sainte : « Il n’a pas souhaité déjeuner avec les cardinaux, avec les évêques, avec les politiciens, mais avec les familles pauvres », souligne Mgr William Shomali, évêque auxiliaire de Jérusalem.
Le pape « souhaite passer un peu de temps avec les familles pauvres [de Terre Sainte] pour écouter leur voix, témoigner un peu de sa complicité et de sa tendresse », souligne-t-il dans un entretien publié par le patriarcat latin de Jérusalem : « C’est une leçon pour nous évêques et pour les prêtres. Nous devons nous rapprocher de ceux qui souffrent dans le peuple de Dieu, et ne pas vivre isolés dans nos maisons… Le pape ne verra pas toute la misère de la Terre Sainte. Il rencontrera seulement cinq familles et, en nous donnant un bon coup de pouce, il nous laisse la mission de poursuivre notre travail. »
Cinq familles, 20 personnes au total, de tous âges confondus, seront présentes. Après la messe place de la mangeoire, ils retrouveront le pape à la « Casanova » de Bethléem, gérée par les frères franciscains : « Ils accueilleront le pape François, échangeront avec lui. Quelques familles parlent italien, les autres parlent espagnol. Il y aura également un frère argentin qui parle l’arabe pour aider éventuellement à la traduction », précise Mgr Shomali.
C’est l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte (AOCTS) qui a sélectionné des familles pour représenter diverses catégories de besoins : « Nos pauvres sont des personnes qui souffrent pour des raisons humanitaires, politiques et sociales », explique l’évêque.
Il donne des détails sur les cinq familles : « Une famille vient de Ikrit, un village du Nord de la Galilée, qui a été évacué et rasé en 1948 par l’Armée israélienne. Seule l’église a été épargnée. Bien qu’il y ait eu des décisions de justice, les habitants arabes chrétiens n’ont jamais été en mesure de retourner dans leur village. »
« Une autre fait partie des 58 familles qui ont un terrain sur la zone de Crémisan, à Beit Jala. Selon le tracé prévu du Mur de séparation construit par Israël, ces terrains seront de l’autre côté du monde et donc inaccessibles pour leurs propriétaires. Il y a des négociations en cours avec la justice, nous espérons que l’issue sera positive. »
« Une famille représente aussi ceux qui luttent pour un regroupement familial. Un conjoint est à Jérusalem, l’autre est dans les territoires. Selon la loi israélienne, il est difficile de donner au conjoint palestinien un permis de résidence permanente à Jérusalem. »
« Une autre famille a un fils condamné à la prison à vie, une autre un fils exilé à Gaza pour des raisons politiques. Une autre encore vient de la bande de Gaza, qui est une grande prison. »
Exceptionnellement, les autorités israéliennes en Cisjordanie ont donné une autorisation d’entrée à 650 chrétiens palestiniens vivant à Gaza, pour vivre la messe du matin avec le pape François (cf. Zenit du 23 mai 2014).