« Le peuple et les familles veulent que la vie humaine et la famille naturelle soient protégées et défendues » : dans le contexte des élections européennes (22-25 mai), le P. Mariusz Frukacz, de l’archidiocèse de Częstochowa, rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire national catholique Niedziela, explique l’enjeu de ces élections pour son pays.
Zenit – Quel est le contexte des élections européennes 2014 en Pologne?
P. Mariusz Frukacz – Dix ans après l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne, les médias catholiques mettent l’accent sur des questions fondamentales, comme le chômage, les problèmes sociaux des jeunes couples et des familles, la situation catastrophique dans le secteur sanitaire. Les personnes âgées n’ont pas suffisamment d’argent pour s’acheter des médicaments. Sans parler des problèmes démographiques et ceux relatifs au monde des valeurs : aujourd’hui, en Pologne, on sent l’influence du sécularisme, de l’idéologie du genre. D’autre part, beaucoup de personnes prennent de plus en plus conscience de leur présence dans l’Église. Les mouvements catholiques et associations commencent à jouer un rôle de plus en plus important. Pour de nombreuses personnes, les élections européennes 2014 représentent la possibilité de changer la situation économique du pays. Les gens espèrent un changement mais n’ont pas une grande confiance dans les institutions européennes.
L’initiative citoyenne populaire ‘Un de Nous’ a eu un grand succès en Pologne, peut-on parler d’un réveil sur les thèmes liés à la vie ?
Indubitablement, on assiste à un réveil. Avant même cette très belle initiative, les mouvements pour la vie et pour la famille ont beaucoup fait pour défendre la vie et la dignité de chaque personne. La Marche annuelle pour la vie et la famille est l’expression de notre soutien à la vie et à la dignité humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle ; un vrai signe de solidarité pour chaque enfant et chaque foyer. En Europe, l’idéologie du genre est encouragée, alors qu’elle détruit le fondement de notre culture chrétienne qui est la famille. Dans ce contexte, il est nécessaire de défendre avec courage la famille et le mariage, ainsi que la vie de chaque personne.
De nombreuses personnes participent aux débats sur la vie humaine. Les initiatives de bénévolat donnent de grands fruits: de plus de plus de gens y participent. Cela signifie que beaucoup ont un cœur ouvert aux personnes qui sont dans le besoin. Le volontariat pour défendre la vie humaine a une grande importance pour la société actuelle, il apporte avec lui une valeur éducative.
Les questions liées à la vie ont-elles un rôle dans cette campagne électorale en Pologne?
Oui, les problèmes économiques ne sont pas les seuls à avoir un rôle dans la campagne, il y a aussi les thèmes de la vie. Les candidats de certains partis de droite font référence à la doctrine sociale et morale de l’Église. Dans leurs programmes, ils s’engagent pour la vie humaine dès sa conception jusqu’à sa mort naturelle. Mais il y a une pression politique sur ces questions liées à la vie.
La protection de l’être humain et la reconnaissance de sa dignité auront-elles un poids dans le vote européen des citoyens polonais ?
Je pense que la majorité des citoyens polonais veut protéger l’être humain et que sa dignité soit reconnue. Même si la majorité des medias se font les promoteurs de l’idéologie du genre, le peuple et les familles veulent que la vie humaine et la famille naturelle soient protégées et défendues. C’est la raison du grand succès d’Un de Nous en Pologne.
Traduction d’Océane Le Gall
