Le pape François confirme la pratique liturgique du Chemin néocatéchuménal quant à l’eucharistie et à la vigile pascale, dans une lettre de la Secrétairerie d’État envoyée à Kiko Argüello, initiateur du Chemin, le 3 avril dernier (cf. Documents pour le texte intégral).
Cette lettre est la réponse à un courrier envoyé par Kiko Argüello, dans lequel il manifestait au pape sa préoccupation pour certaines interprétations négatives des paroles du pape adressées à un groupe de 12 000 néocatéchumènes le 1er février 2014.
« Nous sommes très heureux que le pape soit bienveillant à notre égard et nous défende », déclare Kiko Argüello dans un entretien précisant les tenants et aboutissants de la lettre du pape.
Pourquoi avez-vous écrit au pape François ?</strong>
Kiko Argüello – Au cours de l’audience du 1er février, le pape François a envoyé 450 familles en mission en Chine, au Vietnam, en Inde et en Mongolie, ainsi que dans beaucoup d’autres villes d’Europe et du monde.
Dans les recommandations qu’il a données aux familles, plein de joie à la vue de tant d’enfants, il a dit que parfois, pour chercher la communion avec le diocèse où les familles sont envoyées, on pourrait faire des concessions sur « certains détails » en vue de la communion ecclésiale avec le diocèse. Nous reconnaissons que la communion ecclésiale est très importante, mais ces paroles ont été lues hors de leur contexte et interprétées de manière négative par certains : cela a entraîné la suppression de l’eucharistie célébrée en communauté, le samedi soir, vigile du dimanche et celle de la Vigile pascale des communautés, ce qui est un dommage terrible.
Cette situation m’a poussé à écrire une lettre au Pape, exprimant mes préoccupations. Le problème est le suivant : qui décide les détails qui peuvent être supprimés ? Les statuts approuvés par le Saint Siège ne sont-ils plus valides ?
Quelle est la réponse du pape ?
Par cette lettre envoyée par l’intermédiaire de Mgr Becciu, le Saint Père affirme que ce qu’il a dit dans les recommandations données aux familles n’affecte en rien les statuts du Chemin néocatéchuménal. Citant l’article 12 qui parle de la Vigile pascale, et l’article 13 qui parle de l’Eucharistie du Chemin, il affirme que « pour ce qui concerne les célébrations de la Vigile pascale et de l’Eucharistie dominicale » ces articles sont « le cadre normatif de référence » pour le Chemin.
Que les détails d’un chant ou d’autres particularités puissent être changés, nous en convenons. Mais nous nous trouvons devant des interprétations qui semblent annuler les statuts. Nous sommes très heureux que le pape soit bienveillant à notre égard et nous défende.
Pourquoi ces deux articles sont si importants ?
L’article 13 est très important parce qu’il dit que le Chemin néocatéchuménal célèbre l’Eucharistie après les premières vêpres du dimanche, en petite communauté et que ces célébrations, ouvertes à tous, font partie de la pastorale liturgique de la paroisse.
C’est une chose merveilleuse, car de nombreux jeunes sont en communauté et vont à l’eucharistie dominicale, plutôt qu’en discothèque le samedi soir. Comprenant cette raison pastorale, le Saint Siège a permis certaines concessions pour favoriser la participation de tant de jeunes. Ceci est fondamental pour nous.
Parmi les jeunes qui fréquentent le Chemin, naissent des vocations pour les séminaires. Une centaine de séminaires accueillent ces vocations, et ceci le pape l’a très bien compris.
En ce qui concerne l’article 12, toutes les communautés du monde aident les paroisses à redécouvrir la Vigile pascale. Dans le document fondamental sur la Vigile pascale Paschalis Solemnitatis, le Saint Siège déplore que la Vigile pascale soit devenue dans beaucoup de paroisses une messe anticipée, plutôt que « la mère de toutes les veillées » et le centre de la vie liturgique des fidèles.
L’article 12 stipule donc que « le Néocatéchuménat stimulera la paroisse à une célébration plus riche de la veillée pascale ». Le cardinal Canizares, préfet de la Congrégation pour le culte divin, a précisément souligné ce rôle des communautés néocatéchuménales, mentionnant la Conférence épiscopale polonaise qui a remercié le Chemin parce qu’il aide à retrouver l’importance de la Vigile pascale dans toute la Pologne.