Voici ce dont l’Eglise a besoin, déclare le pape François aux cardinaux: « elle a besoin de vous, de votre collaboration, et plus encore de votre communion, communion avec moi et entre vous ». Le pape a ajouté: l’Eglise a besoin de « votre courage », de votre « compassion », de votre prière, que « nous soyons des hommes de paix », que nous « fassions la paix par nos œuvres, nos désirs, nos prières ».
Le pape François a en effet présidé un consistoire ordinaire public pour la création de 19 nouveaux cardinaux, ce samedi matin, 22 février, en la basilique Saint-Pierre, à 11 heures, en présence du pape émérite Benoît XVI, et en l’absence de l’ancien secrétaire de Jean XXIII, Loris Capovilla, en raison de son âge (98 ans): les insignes cardinalices lui seront remis par un envoyé du pape le 1er mars prochain à Sotto il Monte, dans le Frioul.
La célébration a été marquée par l’allocution du secrétaire d’Etat, Pietro Parolin, puis par la profession de foi et le serment des 18 cardinaux présents, et de la remise des insignes cardinalices – barrette, anneau, parchemin – par le pape à chaque nouveau cardinal.
Tous, sauf un, se sont approchés du pape, se sont agenouillés et ont reçu leur calotte et leur couvre-chef pourpre à quatre bord, l’anneau cardinalice, le parchemin portant le nom de l’église de Rome dont ils reçoivent le « titre », comme signe de leur appartenance au sénat de l’évêque de Rome, et de leur communion spéciale avec lui.
Pour le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, en fauteuil roulant – il a eu un pied dans le plâtre à la suite d’une chute -, le pape est descendu de l’autel de la Confession dans la basilique, pour lui remettre les insignes et pour l’accolade fraternelle.
Le pape a remis ces insignes à 18 cardinaux, dont 16 de moins de 80 ans, de Ouagadougou (Burkina Faso), Abidjan (Côte d’Ivoire), Les Cayes (Haïti), Managua (Nicaragua), Buenos Aires (Argentine, Santiago du Chili), Rio de Janeiro (Brésil), Québec (Canada), Séoul (Corée du Sud), Cotabato (Philippines), Westminster (Grande-Bretagne), Pérouse (et Assise, Italie), et quatre – Italiens – sont à la curie romaine.
Les deux émérites viennent de Pamplune (Espagne) et Castries (Sainte-Lucie, Antilles).
A près avoir rappelé aux cardinaux l’appel du Christ – « laissons le Seigneur Jésus nous appeler à lui, laissons-nous convoquer par lui » -. le pape a invité les cardinaux à se mettre à l’écoute: « Ecoutons-le, dans la joie d’accueillir ensemble sa Parole, de nous laisser instruire par elle et par le Saint Esprit, pour devenir toujours plus un seul cœur et une seule âme, autour de lui ».
Le pape a souligné ensuite les besoins de l’Eglise: « Elle a besoin de vous, de votre collaboration, et plus encore de votre communion, communion avec moi et entre vous. L’Église a besoin de votre courage, pour annoncer l’Évangile en toute occasion, opportune ou inopportune, et pour rendre témoignage à la vérité. L’Église a besoin de votre prière (…). L’Église a besoin de votre compassion (…). L’Église a besoin de nous aussi pour que nous soyons des hommes de paix et que nous fassions la paix par nos œuvres, nos désirs, nos prières : pour cela invoquons la paix et la réconciliation pour les peuples qui en ces temps sont éprouvés par la violence et par la guerre. »
Dans son allocution, le Secrétaire d’Etat, Pietro Parolin, a rappelé que l’engagement de témoigner du Christ jusqu’au don de la vie s’il le faut fait partie de l’engagement des cardinaux: il a résumé le sentiment des nouveaux cardinaux par deux mots chargés de signification: « merci » et « nous voici ».