« L’objection de conscience est un des piliers de toute société véritablement démocratique », déclare Mgr Chullikatt.
Mgr Francis A. Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU de New York, est intervenu à la Chambre des représentants des Etats-Unis, devant le sous-comité sur l’Afrique, la santé mondiale, les droits humains mondiaux, du Comité des affaires étrangères, le 11 février 2014.
L’objection de conscience, pilier de la société
S’exprimant sur le thème « La liberté religieuse, première liberté sur laquelle les sociétés démocratiques sont construites », l’archevêque a rappelé que « la liberté religieuse est un droit humain fondamental qui doit toujours être protégé, défendu et promu ».
« C’est un droit sacré et inaliénable », a-t-il insisté : « Il doit être possible de professer et de manifester sa religion librement sans mettre en danger sa vie et sa liberté personnelle » et « chaque gouvernement doit garantir ce droit dans sa Constitution et le respecter dans ses principes et dans les faits ».
« Le respect de l’objection de conscience, dont tout le monde devrait être en mesure de se prévaloir », est « strictement lié à la liberté de religion », a poursuivi Mgr Chullikatt : « L’objection de conscience, fondée sur des raisons religieuses, éthiques et morales, et sur les exigences universelles de dignité humaine, est un des piliers de toute société véritablement démocratique. »
La crise d’identité des démocraties
« Aujourd’hui, cependant, la persécution religieuse, qu’elle soit ouverte ou discrète, est en train d’émerger avec une fréquence accrue dans le monde entier », a dénoncé le Saint-Siège.
En outre, la liberté religieuse n’est pas seulement menacée « dans les régimes autoritaires » mais aussi « dans certaines des démocraties occidentales, parangons de longue date des droits de l’homme et des libertés », où l’on trouve « des signes de moins en moins subtiles de persécution », comme « l’interdiction des symboles chrétiens » dans la sphère publique.
Pour Mgr Chullikatt, « cela illustre la profonde crise d’identité de ces grandes démocraties, qui doivent pourtant leur origine et leur culture des droits de l’homme à leur rencontre avec le christianisme ».
Persécution généralisée au Moyen-Orient
Evoquant les « graves violations du droit à la liberté religieuse » dans le monde, il a dénoncé la « persécution généralisée et flagrante des chrétiens » au Moyen-Orient : « Aucun chrétien n’est épargné », tous sont « la cible d’un harcèlement constant en raison de leur foi religieuse ».
Pourtant, a-t-il fait observer, « ces hommes et ces femmes de foi sont les fils et les filles fidèles des pays dans lesquels ils sont citoyens à part entière et où ils ont vécu en paix avec leurs concitoyens depuis d’incalculables générations ».
L’archevêque a déploré en particulier « l’émergence d’une sorte de « tradition » d’attentats contre les chrétiens et leurs lieux de culte chaque veille de Noël », tradition « qui dure maintenant depuis plusieurs années ».
Soulignant « la responsabilité de l’Organisation des Nations Unies et le rôle crucial des États-Unis pour la sauvegarde de la liberté religieuse », il a appelé le pays à être « fidèle à sa propre Constitution » et à « montrer son leadership pour mettre fin à l’érosion du plus fondamental des droits humains ».