Le message du pape François pour la 48e Journée mondiale des communications sociales « dessine l’image d’une Eglise qui veut communiquer, qui veut dialoguer avec l’homme et la femme d’aujourd’hui », souligne Mgr Celli.
Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, et Mme Chiara Giaccardi, professeur à la Faculté de Lettres et de philosophie de l’Université catholique du Sacré-Cœur, à Milan, ont présenté le message du pape François pour cette Journée, ce matin, 23 janvier 2014.
L’archevêque a rappelé que pour la préparation de cette Journée, célébrée le dimanche précédant la Pentecôte (1er juin 2014), trois thèmes nés d’une consultation internationale ont été présentés au pape, qui a choisi cette année : « La communication au service d’une authentique culture de la rencontre ».
Pour Mgr Celli, il s’agit d’un thème et d’un message « profondément “franciscain” », dont le fil rouge a été le discours du pape au dicastère le 21 septembre 2013 : « Dans chaque situation, au-delà des technologies, l’objectif est de savoir s’insérer dans le dialogue avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui, pour comprendre leurs attentes, leurs doutes, leurs espoirs… Il est important de savoir dialoguer, en pénétrant aussi avec discernement ces espaces créés par les nouvelles technologies, les réseaux sociaux, pour faire émerger une présence, une présence qui écoute, dialogue, encourage ».
Le message du pape François « dessine l’image d’une Eglise qui veut communiquer, qui veut dialoguer avec l’homme et la femme d’aujourd’hui », dans la conscience « du rôle qui lui est confié dans ce contexte », a expliqué l’archevêque.
Un message au monde laïc
La première partie du message s’adresse « au monde “laïc” de la communication », car « le pape offre des réflexions valables aussi pour ceux qui ne pratiquent pas de religion, mais qui ressentent la valeur humaine profonde du monde de la communication », a estimé Mgr Celli.
Le pape déclare en effet : « Bien communiquer nous aide à nous rapprocher et à mieux nous connaître les uns les autres, à être plus unis. Les murs qui nous divisent ne peuvent être surmontés que si nous sommes prêts à nous écouter et à apprendre les uns des autres. »
Le pape fait aussi observer que les limites de la culture numérique exigent une attention particulière : « Ces limites sont réelles, pourtant elles ne sauraient justifier un rejet des médias sociaux ; elles nous rappellent plutôt que la communication est, en définitive, une conquête plus humaine que technologique. »
Les réseaux sociaux appellent les hommes de bonne volonté à « un rapport humain où chacun implique sa vie, son style de communication, son attention à l’autre ».
Appel à proposer l’Evangile
Pour les chrétiens, Mgr Celli voit dans ce message la « profonde harmonie entre l’image de l’Eglise et le monde de la communication » : « La communication contribue à façonner la vocation missionnaire de l’Église tout entière, et les réseaux sociaux sont aujourd’hui l’un des endroits pour vivre cet appel à redécouvrir la beauté de la foi », écrit le pape.
Sur les réseaux sociaux, les croyants peuvent « entrer en dialogue avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui, pour en comprendre les attentes, les doutes, les espoirs, et leur proposer l’Évangile, c’est-à-dire Jésus Christ, Dieu fait homme ».
Le pape François cite le message de 2013 de Benoît XVI, qui appelle à « s’impliquer patiemment et avec respect dans leurs questions et dans leurs doutes, sur le chemin de la recherche de la vérité et du sens de l’existence humaine ».
L’un des défis pour les chrétiens est de découvrir que « le réseau numérique peut être un lieu plein d’humanité, pas seulement un réseau de fils, mais de personnes humaines… seul celui qui communique en se mettant soi-même en jeu peut représenter un point de référence », poursuit le pape François.
Le paradigme du Bon samaritain
Le pape fait également référence à Paul VI qui citait le Bon samaritain, c’est-à-dire « la découverte des besoins humains », comme « paradigme de la spiritualité du Concile », lors de la conclusion de Vatican II (7 décembre 1965).
Le présent message propose l’image du Bon samaritain, « pour comprendre la communication en termes de proximité », a souligné Mgr Celli, citant le pape : « Celui qui communique, en effet, se fait proche. Et le bon Samaritain non seulement se fait proche, mais il prend en charge cet homme qu’il voit à moitié mort sur le bord de la route. »
En d’autres termes, continue le pape, « il ne suffit pas de passer le long des ‘routes’ numériques, c’est-à-dire simplement d’être connecté : il est nécessaire que la connexion s’accompagne d’une vraie rencontre. Nous ne pouvons pas vivre seuls… Nous avons besoin d’aimer et d’être aimés ».
Il conclut son message avec la même image : « Que l’icône du bon Samaritain, qui soigne les blessures de l’homme blessé en y versant de l’huile et du vin, soit notre guide. Que notre communication soit une huile parfumée pour la douleur et le bon vin pour l’allégresse… N’ayez pas peur de devenir les citoyens du territoire numérique. L’attention et la présence de l’Église sont importantes dans le monde de la communication. »