Le pape François apporte son soutien à la Marche pour la vie organisée ce dimanche 19 janvier 2014 à Paris : c’est ce qu’écrit le nonce apostolique, Mgr Luigi Ventura, dans un message aux organisateurs.
Soutien du pape François
Voici le message, publié par le site officiel de l’événement :
« Le pape François, qui est informé de votre initiative en faveur du respect de la vie humaine salue les participants à cette marche et, en vous invitant à maintenir vive votre attention pour ce sujet si important, reprend et vous rappelle l’exhortation qu’il a adressée à Rome dans l’homélie prononcée pour la journée d’Evangelium Vitae le 16 juin 2013 :
« Chers frères et sœurs, regardons Dieu comme le Dieu de la vie, regardons sa loi, le message de l’Evangile comme une voie de liberté et de vie. Le Dieu vivant nous rend libres ! Disons oui à l’amour et non à l’égoïsme, disons oui à la vie et non à la mort (…) en un mot, disons oui à Dieu qui est amour, vie et liberté ».
Le pape fait parvenir « l’assurance de sa proximité spirituelle » et accorde aux participants sa bénédiction apostolique : « Une bénédiction reçue avec joie par les organisateurs, qui y voient une chance pour mieux faire comprendre leur message », note Radio Vatican, qui rappelle que « Benoît XVI avait lui aussi béni cette initiative en 2011 ».
« La seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes de l’avortement, nous fait horreur », a déclaré le pape François récemment, dans son discours au corps diplomatique le 13 janvier dernier (cf. Zenit du 13 janvier 2014).
Le cortège de la Marche pour la Vie, organisée par une dizaine d’associations françaises d’aide aux mères en détresse et de défense de la vie, a démarré de la place Denfert-Rochereau à 14h et s’est rendu aux Invalides.
40.000 participants, un record
Le collectif annonce une mobilisation de 40 000 personnes, « un record pour ce rendez-vous annuel organisé depuis dix ans », dans un communiqué publié dans la soirée. Des Français venus de toute la France, mais aussi des personnalités et délégations de toute l’Europe (Espagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Hongrie, Irlande, Portugal, Allemagne…), étaient présents.
La note rappelle les revendications du mouvement :
« – Le retrait des amendements ajoutés en catimini dans le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes examiné à l’Assemblée dès le 20 janvier et qui ont pour objet de supprimer l’état de détresse comme condition pour avorter et d’étendre le délit d’entrave à l’avortement.
– L’arrêt des pratiques discriminatoires de sélection prénatale particulièrement développées en France s’agissant des enfants atteints de trisomie 21.
– La prise en compte par les pouvoirs publics de la réalité du drame de l’avortement et la mise en place d’une véritable politique d’aide aux femmes enceintes en difficulté qui souhaitent poursuivre leur grossesse. »
Déclarations des évêques
Cette Marche intervient en effet alors que le gouvernement français a fait part de sa volonté de modifier la législation sur l’avortement, mais aussi sur la fin de vie.
Dans un communiqué publié le 17 janvier, les évêques de France (CEF) déplorent « la transformation profonde de la législation sur l’avortement que provoquera, s’il est voté, le remplacement des mots évoquant « la situation de détresse de la femme » par les mots « qui ne veut pas poursuivre une grossesse » ».
Ils mettent en garde : cette suppression « est inacceptable » car « elle élude toute l’expression de compassion d’une société et sa volonté d’y répondre » et crée « un climat préjudiciable aux femmes les plus fragiles, devant l’irréparable ».
Lors de leur dernière assemblée plénière, en novembre 2013, à Lourdes, Mgr Georges Pontier, président de la CEF, avait souligné les « souffrances multiformes de femmes ayant connu un avortement » : « Avorter n’est pas banal, avorter ne laisse pas indemne, avorter n’élimine pas qu’un amas de cellules. La femme enceinte sait bien qu’elle porte une vie humaine en son commencement. Aucune d’entre elles ne devrait vivre ces moments dans la solitude, la précipitation ou les pressions de toutes sortes », avait-il ajouté.
Les évêques de France plaident pour « une meilleure éducation affective des jeunes qui leur fasse percevoir la grandeur du corps humain et celle d’une vie affective responsable ».
Le 16 janvier dernier, les évêques ont également publié une déclaration sur la fin de vie : « un changement législatif ne peut avoir pour objectif que de rendre plus manifeste le respect dû à toute personne en fin de vie », écrivaient-ils : « Cela passe par le refus de l’acharnement thérapeutique, le refus de l’acte de tuer ; ainsi que par le développement des soins palliatifs et le renforcement des solidarités familiales et sociales. »
Pour Mgr Pontier, « ne pas faire place à l’enfant à naître, ne pas accompagner la vie jusqu’au bout, ne pas offrir un avenir professionnel à des milliers de jeunes et adultes, ne pas regarder la vie à partir des plus fragiles, tout cela est un déni de fraternité et d’humanité ».