Le martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire de la bienheureuse fondatrice polonaise, Régine Protmann (1552-1613), pionnière pour l’instruction des enfants et de la jeunesse féminine. Elle avait pour devise:« Comme Dieu le veut. »
C’est à l’âge de dix-neuf ans que cette jeune polonaise originaire de Braunsberg (aujourd’hui Braniewo) suivit l’inspiration divine et fonda, avec quelques compagnes, un couvent sans la règle de la clôture canonique, en vue d’un travail social.
Une invention inouïe à l’époque : nous sommes au XVIe s., en 1571 ! Pourtant, dans son jeune âge, elle avait songé à une vie contemplative, derrière la grille d’un monastère. Mais la situation sociale de sa ville et les besoins des malades frappés par la peste (1571-1572) la firent opter pour une vie à la fois contemplative et active.
Elle eut à affronter non seulement le froid et les privations, mais aussi le mépris public en raison de la pauvreté embrassée par la jeune communauté. La règle de vie de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine fut cependant approuvée par l’évêque de Warmia en 1583.
Très en avance sur son temps, elle mit sur pied une école de garçons et de filles pour leur donner une instruction élémentaire et religieuse. On y apprenait à lire à écrire et à compter, et le catéchisme.
Avant de s’éteindre, à l’âge de 51 ans, la fondatrice ouvrit ainsi trois autres maisons à Wormditt (Orneta), Heilsberg (Lidzbark) et Rössel (Reszel).
Elle a été béatifiée plus de quatre siècles plus tard par le bienheureux pape polonais Jean Paul II, à Varsovie, le 13 juin 1999. Il l’a présentée en ces termes: « La bienheureuse Regina Protmann, Fondatrice de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine, originaire de Braniewo, se consacra de tout son cœur à l’œuvre de renouveau de l’Eglise entre le XVIe et le XVIIe siècle. Son activité, qui naissait de l’amour pour le Christ par-dessus toute chose, se déroula après le Concile de Trente. Elle s’inséra activement dans la réforme post-conciliaire de l’Église, accomplissant avec une grande générosité une humble œuvre de miséricorde ; elle fonda une Congrégation, qui unissait la contemplation des mystères de Dieu avec le soin des malades dans leur maison et l’instruction des enfants et de la jeunesse féminine. Elle consacra une attention particulière à la pastorale des femmes. Ne pensant qu’aux autres, la bienheureuse comprenait avec un regard clairvoyant les nécessités du peuple et de l’Église. Les paroles: « Comme Dieu le veut », devinrent la devise de sa vie. Un amour ardent l’invitait à accomplir la volonté du Père céleste, sur l’exemple du fils de Dieu. Elle ne craignait pas d’accepter la croix du service quotidien, en témoignant du Christ ressuscité. »