Le martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire d’une sainte champenoise, Léonie Aviat, vierge (1844-1914), une authentique fille spirituelle de François de Sales.
Née à Sézanne, en Champagne (France), Léonie a été formée par les sœurs de la Visitation de Troyes, et donc à l’école de la spiritualité de saint François de Sales.
Or, les usines textiles embauchaient alors de très jeunes filles venues de la campagne. Et l’abbé Louis Brisson avait ouvert en 1858 l’ « Œuvre S. François de Sales » pour leur assurer une éducation humaine et chrétienne. Il rencontra en Léonie la collaboratrice qu’il cherchait.
Le 18 avril 1866, Léonie entre à l’Oeuvre Saint-François de Sales, avec une de ses anciennes compagnes de la Visitation, Lucie Canuet.
La congrégation de Sœurs oblates de S. François de Sales est fondée en 1866. Le 30 octobre 1868, la jeune fondatrice revêt l’habit religieux et reçoit le nom de Sœur Françoise de Sales.
Pour elle, ce nom est un programme de vie chrétienne: « Saint François de Sales, vous m’avez choisie pour être à la tête de cette petite troupe, donnez-moi votre esprit, votre cœur… Faites-moi part de votre union à Dieu et de cet esprit intérieur qui sait tout faire avec lui et rien sans lui », écrit-elle en août 1871.
Elle met également sa « petite troupe » sous la protection du saint évêque de Genève et elle en adopte la spiritualité et la pédagogie, comme l’exprime leur nom d' »Oblates de Saint-François de Sales », oblates parce qu' »offertes par toute leur vie à Dieu et au prochain ».
Mère Aviat en devient la première supérieure générale et elle sera de nouveau élue en 1893.
A côté des œuvres ouvrières, elle fonde des écoles élémentaires dans les paroisses, et un pensionnat de jeunes filles à Paris, avant de développer des œuvres en Europe, en Afrique du Sud, en Équateur, avec ce mot d’ordre: « Travaillons à faire le bonheur des autres ».
En 1903, après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat et l’expulsion des religieux, elle doit faire face à la persécution religieuse: elle maintient cependant en France les maisons qui peuvent l’être mais elle transfère la maison-mère en Italie, à Pérouse. Et en 1911, le pape saint Pie X approuve les Constitutions.
C’est à Pérouse qu’elle s’éteint, le 10 janvier 1914, fidèle à sa résolution de profession religieuse: « M’oublier entièrement ».