Le martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire d’un saint italien devenu le premier patriarche de Venise, saint Laurent Giustiniani, parfois francisé en « Justinien » (1381-1456).
Vénitien de naissance, d’une famille noble de cinq enfants, il entra à dix-neuf ans chez les chanoines réguliers de Saint-Georges-in-Alga, malgré l’opposition de sa mère -veuve à vingt-quatre ans-, et grâce à un oncle chanoine qui seconda sa vocation.
Il devint prieur général de son ordre, avant d’être nommé, malgré lui, évêque de Castello, par le pape Eugène IV : il fut consacré le 3 septembre 1433.
Le pape Nicolas V le nomma, en 1451, au siège patriarcal de Grado, qui fut alors transféré à Venise: il en devint ainsi le premier patriarche.
Il vivait en ascète et subvenait aux besoins des pauvres: « Le pain des pauvres est préférable à une belle coiffure et à des boucles d’oreilles », disait-il aux nobles vénitiennes.
Il s’appliqua à réformer les mœurs et la discipline du clergé et il stimula l’essor des communautés religieuses.
Dans ses écrits sur la contemplation, on lit: « Humilité et charité: ces deux ailes de l’esprit emportent la prière jusque derrière le voile où le Verbe demeure dans le sein du Père. »
Il invite les baptisés à entrer dans le mystère du Coeur du Christ: « Vaillants lutteurs, soldats du Roi éternel, regardez donc le côté, les mains, les pieds du Sauveur ; ils sont ouverts, ne craignez pas d’entrer. À l’intérieur l’étendue est immense, les délices inexprimables, les parfums embaument les sens de l’âme, le repos est absolu. Faites-en l’expérience ; voyez combien il est doux et suave, combien il est sûr d’habiter dans le côté de Jésus. »
Il repose dans la basilique Saint-Pierre de Castello, à Venise. Il a été canonisé en 1690 par le pape Alexandre VIII.