Il faut poursuivre le dialogue avec les non-croyants, mais l’approfondir pour bien se comprendre, explique le P. Lombardi qui revient sur le dernier éditorial d’Eugenio Scalfari dans le quotidien italien la Repubblica.
« Il faut, je crois, continuer le dialogue, mais l’approfondir de manière à ce qu’il n’y ait pas de malentendu et que l’on se comprenne vraiment », a fait observer le père Lombardi.
Il voit dans ce dialogue « un signe de la grande attention que celui-ci, et tant d’autres comme lui, tout le monde laïc » porte au pape François, mais certaines de ses affirmations méritent « quelque considération », déclare le P. Federico Lombardi dans une mise au point au micro de Radio Vatican.
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège est tout d’abord revenu sur l’affirmation du quotidien italien selon laquelle le pape aurait « aboli le péché ». Au contraire, « qui suit vraiment le pape au jour le jour, sait l’importance que celui-ci attache au péché et à « notre condition de pécheurs », pour l’avoir dit si souvent. Et cela pour mettre en exergue « le message de la miséricorde de Dieu « qui constitue le cœur de son annonce de la Bonne Nouvelle », et que l’on comprendra d’autant mieux si l’on comprend la réalité du péché ».
Par ailleurs, « le pape François est un jésuite » et ce n’est pas par hasard que les Exercices spirituels de saint Ignace, commencent par « une première semaine consacrée à la méditation des péchés », et se terminent par « un merveilleux colloque sur Jésus crucifié » mort pour nos péchés. « Ainsi, la dynamique spirituelle fondamentale dans laquelle le pape François se place lui aussi, est la conscience des péchés et demander pardon », a poursuivi le père Lombardi. « Si on élimine le péché, le message de la miséricorde ne se comprend plus », a-t-il déclaré.
Le père Lombardi a relevé un autre passage de l’éditorial d’Eugenio Scalfari su lequel il fait cette autre mise au point : la capacité humaine de penser Dieu lorsque la vie sur terre se sera éteinte.
Selon l’interprétation du journaliste italien, « la divinité sera dans toutes les âmes et tout sera en tous ». Selon le père Lombardi, « la culture humaniste » d’Eugenio Scalfari montre que celui-ci « n’est pas à l’aise dans ce qui est biblique et théologique » : déjà dans le précédent entretien publié sur Repubblica, le pape François avait cité un verset de saint Paul dans lequel il est dit que « Dieu sera tout en tous » (2 Co 15,28) mais ceci aura lieu « Quand le Fils se mettra lui-même sous le pouvoir du Père », il n’y a donc aucun retour au panthéisme.
Autre inexactitude signalée par le père Lombardi dans cet éditorial : le pape François n’a absolument pas canonisé Ignace de Loyola, ce dernier étant déjà saint depuis 1622, mais Pierre Favre, un des premiers compagnons du fondateur de la Compagnie de Jésus.
Traduction d’Océane Le Gall