Ma Dame, ma Reine, ma Mère,
Phalène immaculée
Perdue dans le Verbe de feu que vous portez :
Cachez-moi saisi en la joie fascinée de votre silence.
Vierge au regard ravi sans retour,
Attirez-moi
Au puits d’abyssale adoration
Où Dieu éclot !
Abritez-moi
En votre louange diaphane
Où rayonne l’ineffable beauté
Du Divin désarmé.
En vous, ma chambre haute et nue,
Je repasse en secret ce que nul ne peut me ravir :
Le parfum de la pivoine éphémère
Et le cri implorant des mouettes en vol.
En vous, mer et ciel s’épousent
Dans l’immensité bleue –
L’horizon s’endort
Dans la paix infinie –.
C’est ainsi,
En vos bras,
Que je veux vivre et mourir
En présence du Très-Doux Amour.
Eric de Rus, Le cœur épousé, Ad Solem, 2012