A l’occasion du dimanche de la Sainte Famille, ce 29 décembre, le pape a évoqué, avant l’angélus, place Saint-Pierre, la situation dramatique des exilés, internationaux ou au cœur des familles, pour leur dire la « proximité amoureuse de Dieu ».
« Dieu est là où l’homme est en danger, là où l’homme souffre, là où il s’enfuit, là où il fait l’expérience du rejet et de l’abandon. Mais Dieu est aussi là où l’homme rêve, espère rentrer dans sa patrie en liberté, fait des projets et fait des choix pour sa vie et sa dignité, la sienne et celle de sa famille », a déclaré le pape.
Il a invité à penser « au drame de ces migrants et de ces réfugiés qui sont victimes du rejet et de l’exploitation, qui sont victimes de la traite des personnes et du travail forcé ».
Pour le pape, le signe de la bonne santé d’une famille est « la façon dont sont traités les enfants et les personnes âgées ».
Il a aussi rappelé trois « mots-clefs » pour l’harmonie en famille, invitant la foule à les proclamer avec lui: « s’il te plaît, merci, excuse-moi ».
Il a invité les familles à « devenir toujours plus une communauté d’amour et de réconciliation, où l’on fait l’expérience de la tendresse, de l’aide mutuelle, du pardon réciproque ».
Après l’angélus, le pape a prié – pour toutes les familles du monde et le synode – une prière qu’il a spécialement composée pour cette fête, et en liaison par satellite avec Nazareth, Lorette et Barcelone, et tous les rassemblements pour les familles dans le monde.
Allocution du pape François avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
En ce premier dimanche après Noël, la liturgie nous invite à célébrer la fête de la Sainte Famille de Nazareth. De fait, chaque crèche nous montre Jésus avec la Madone et saint Joseph, dans la grotte de Bethléem. Dieu a voulu naître dans une famille humaine, il a voulu avoir une mère et un père, comme nous !
Et aujourd’hui l’Evangile nous présente la Sainte Famille sur le chemin douloureux de l’exil, à la recherche d’un refuge en Egypte. Joseph, Marie et Jésus font l’expérience de la situation dramatique des réfugiés, marquée par la peur, l’incertitude, les désagréments (cf. Mt 2,13-15.19-23). Hélas, de nos jours, des millions de familles peuvent se reconnaître dans cette triste réalité. La télévision et les journaux donnent presque chaque jour des nouvelles de réfugiés qui fuient la faim, la guerre, d’autres graves dangers, à la recherche de la sécurité, et d’une vie digne pour eux et pour leurs familles.
Même lorsqu’ils trouvent du travail, dans des terres lointaines, les immigrés et les réfugiés ne trouvent pas toujours un vrai accueil, le respect, et les valeurs dont ils sont porteurs ne sont pas appréciées. Leurs attentes légitimes se heurtent à des situations complexes et les difficultés qui semblent parfois insurmontables.
C’est pourquoi, en tournant notre regard vers la Sainte Famille de Nazareth, au moment où elle est contrainte à devenir réfugiée, pensons au drame de ces migrants et de ces réfugiés qui sont victimes du rejet et de l’exploitation, qui sont victimes de la traite des personnes et du travail forcé.
Mais pensons aussi aux autres « exilés », je les appellerais les « exilés cachés », ces exilés qui peuvent se trouver à l’intérieur même des familles : les personnes âgées, par exemple, qui sont parfois traitées comme des présences encombrantes. Je pense souvent qu’un signe pour savoir comment une famille se porte est la façon dont on y traite les enfants et les personnes âgées.
Jésus a voulu appartenir à une famille qui ait fait l’expérience de ces difficultés, afin que personne ne se sente exclu de la proximité amoureuse de Dieu. La fuite en Egypte à cause des menaces d’Hérode nous montre que Dieu est là où l’homme est en danger, là où l’homme souffre, là où il s’enfuit, là où il fait l’expérience du rejet et de l’abandon. Mais Dieu est aussi là où l’homme rêve, espère rentrer dans sa patrie en toute liberté, fait des projets et fait des choix pour sa vie et sa dignité, la sienne et celle de sa famille.
Aujourd’hui, notre regard sur la Sainte Famille se laisse aussi attirer par la simplicité de la vie qu’elle a menée à Nazareth.
C’est un exemple qui fait tellement de bien à nos familles, les aide à devenir toujours plus une communauté d’amour et de réconciliation, où l’on fait l’expérience de la tendresse, de l’aide mutuelle, du pardon réciproque.
Rappelons les trois mots-clefs pour vivre dans la paix et dans la joie en famille : s’il te plaît, merci, excuse-moi. Quand, dans une famille, on n’est pas intrusif et que l’on demande « s’il te plaît », quand, dans une famille, on n’est pas égoïste et que l’on apprend à dire « merci », et quand, dans une famille, quelqu’un s’aperçoit qu’il a fait quelque chose de mal et sait demander « excuse-moi », dans cette famille il y a la paix et la joie. Souvenons-nous de ces trois mots. Mais on peut les répéter tous ensemble : s’il te plaît, merci, excuse-moi. Tous : « s’il te plaît, merci, excuse-moi » !
Je voudrais aussi encourager les familles à prendre conscience de l’importance qu’elles ont dans l’Eglise et dans la société. De fait, l’annonce de l’Evangile passe avant tout par les familles, pour ensuite atteindre différents milieux de la vie quotidienne.
Invoquons avec ferveur Marie la très sainte, la Mère de Jésus et notre Mère, et saint Joseph, son époux. Demandons-leur d’éclairer, de réconforter, de guider chaque famille du monde pour qu’elle puisse accomplir avec dignité et sérénité la mission que Dieu lui a confiée.
Traduction de Zenit, Anita Bourdin