« Quitter sa sécurité pour répondre à l’appel de Dieu » : c’est l’encouragement que le pape François adresse dans un message au ministre général de l’Ordre de la Très Sainte Trinité, le père José Narlaly, le 17 décembre 2013.
Ce message marquait le VIIIème centenaire de la mort du saint français Jean de Matha (1160-1213) fondateur de l’Ordre, et du IVème centenaire de la mort du saint espagnol, Jean-Baptiste de la Conception (1561-1613), réformateur de l’Ordre.
Le pape y souligne que les deux saints sont des modèles à suivre aujourd’hui : Jean et Jean-Baptiste ont abandonné leur vie « respectable » et « peut-être un peu tranquille et en sécurité » pour « répondre à l’appel de Dieu et se consacrer, corps et âme, aux faibles, aux humbles et aux indigents ».
Tous deux « ont su relever le défi », écrit le pape, et « ils ont été capables de se renier eux-mêmes, de porter avec simplicité et docilité la croix du Christ et d’être totalement, sans conditions, entre les mains de Dieu, pour que ce soit lui qui construise son œuvre ».
Dans leur sillage, les chrétiens sont appelés à faire l’expérience de « la joie qui jaillit de la rencontre avec Jésus, pour dépasser leur égoïsme, sortir de leur confort et aller courageusement vers toutes les régions qui ont besoin de la lumière de l’Évangile ».
Le pape fait observer que l’Ordre de la Très Sainte Trinité a toujours été « un lieu où soigner les blessures du corps et de l’âme », une « maison du pauvre », caractérisée par « l’engagement inconditionnel » et « le service désintéressé et plein d’amour ».
En effet, ajoute-t-il, les disciples de saint Jean de Matha « savent clairement que, dans l’Église, toute responsabilité ou autorité doit être vécue comme un service ». Loin de « tout désir de gain personnel ou de promotion », l’action du chrétien doit donc « chercher à partager tous les talents qu’il a reçus de Dieu » pour les orienter « vers le but pour lequel ils ont été accordés : aider les pauvres ».
« Nous les voyons tous les jours, insiste le pape, et nous pouvons rester à distance, en nous contentant d’une bonne parole. Ce n’est pas ce qu’a fait le Christ ».
Pour conclure, il demande de « prier pour le pape » : « J’aime penser que, dans votre prière, vous mettez l’évêque de Rome avec les pauvres, parce que cela me rappelle que je ne peux pas les oublier, de même que Jésus ne les a pas oubliés, lui qui les gardait au plus profond de son cœur, parce qu’il était envoyé pour leur apporter une bonne nouvelle. Par sa pauvreté, il nous a tous enrichis. »
L’Ordre de la Très Sainte-Trinité fut fondé en 1104. Prêtres, religieux, religieuses et laïcs, les membres se dévouent « auprès des personnes entravées par des difficultés spéciales, de ceux qui ont besoin d’être soutenus dans leur foi et auprès des plus pauvres ».
L’Ordre est présent notamment en France et au Canada.
Avec Hélène Ginabat pour la traduction