Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), est intervenu à la XVIIe Assemblée nationale de la Fédération italienne des semaines catholiques (FISC), à Rome sur le thème « L’éthique du journaliste entre presse écrite et web ».
« Ce qui est sûr, c’est que les choses changent. Alors au lieu de se plaindre pour ce que l’on perd, il faut chercher à assumer ce changement et l’orienter vers quelque chose de nouveau qui a du sens », a estimé le cardinal : « On peut soit mourir dans la crise, ou de la crise on peut renaitre à une nouvelle vie ».
« Le défi est de saisir l’occasion de ce changement » car « la crise est une opportunité pour repenser le sens de la profession », a-t-il estimé : « il est en effet imparable que la profession du journaliste a besoin d’être repensée ».
Le cardinal a mis en relief les dérives de la profession, soit dans l’usage instrumental de nouvelles non vérifiées, soit dans la mise sous silence de nouvelles, soit encore dans la course au scoop, en violant la vie privée pour satisfaire la curiosité du public.
Pour le cardinal Bagnasco, ces dérives « renforcent et alimentent les préjugés qui n’ont souvent pas de fondement dans la réalité et rendent plus difficile et douloureux le vivre ensemble ».
Dans sa récente exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le pape François écrit : « Il n’est pas possible que le fait qu’une personne âgée réduite à vivre dans la rue meure de froid ne soit pas une nouvelle, tandis que la baisse de deux points en bourse en soit une ».
Le président de la CEI a cité le journaliste italien Indro Montanelli: « La déontologie professionnelle se résume en grande partie, voire entièrement, en un simple et difficile mot: honnêteté (…) les erreurs du servilisme et du carriérisme – qui ne sont d’ailleurs pas des erreurs, mais des intentions de style – sont celles qui salissent ».
Pour le cardinal Bagnasco, « il faut reverdir et remotiver l’engagement pour un journalisme constructif et jamais polémique, populaire et jamais populiste, toujours expression de l’identité culturelle et religieuse du peuple et jamais de lobby ou d’idéologie ».
Le cardinal a encouragé les journalistes à « conjuguer ensemble l’intensité passionnelle et l’amour de la vérité » et à trouver le courage de « dire non pas ce qui convient, mais ce qui est vrai ».
Le cardinal a également invité l’assemblée de la Fisc à « faire plus de place aux jeunes » et à « soigner la formation de tous, sur les plans culturel, professionnel et spirituel ».
Traduction d’Océane Le Gall