Il est urgent d’arriver, en Syrie, à la fin des violences, à l’aide humanitaire et à la négociation de la paix : c’est l’un des points de convergence entre le Vatican et le président Poutine.
Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a en effet été reçu par le pape François au Vatican ce lundi 25 novembre, vers 17 h. C’était leur première rencontre. Le président russe a ensuite rencontré le secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin et le secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti.
Les entretiens ont prêté une attention particulière, indique un communiqué du Saint-Siège, à la « recherche de la paix » au Moyen-Orient et à la « grave situation » en Syrie.
A ce sujet, le président Poutine a remercié le pape François de sa lettre à l’occasion du G20 de Saint-Pétersbourg, dont nous avons publié une traduction intégrale le 5 septembre dernier.
« On a souligné l’urgence, indique la même source, de faire cesser les violences, et d’apporter l’assistance humanitaire nécessaire à la population, ainsi que de favoriser des initiatives concrètes pour une solution pacifique au conflit qui privilégie la voie de la négociation et implique les différentes composantes ethniques et religieuses, en en reconnaissant le rôle incontournable dans la société. »
Le communiqué fait état de « bons rapports bilatéraux ». Il a entre autres été également question « de la vie de la communauté catholique en Russie », et de la « contribution fondamentale du christianisme dans la société ».
Il a été aussi question « de la situation critique des chrétiens dans certaines régions du monde » et de la « défense » et de la « promotion des valeurs concernant la dignité de la personne, et la protection de la vie humaine et de la famille », ajoute le communiqué.
Dans sa lettre en date du 4 septembre, pour le G20, le pape avait plaidé pour la population de Syrie, demandant aux décideurs de sortir de ne pas demeurer « indifférents à la situation dramatique du cher peuple syrien, qui a duré beaucoup trop longtemps et risque même d’apporter des souffrances plus grandes à une région amèrement éprouvée par des conflits et qui a besoin de la paix ».
Il les incitait, à un moment dramatique à renoncer à une « solution militaire », les invitant à « chercher, avec courage et détermination, une solution pacifique à travers le dialogue et la négociation des parties, avec le soutien unanime de la communauté internationale ».
Il plaidait aussi déjà pour une aide humanitaire pour « ceux qui souffrent du conflit, à la fois à l’intérieur et au-delà des frontières du pays ».
L’audience a duré 35 minutes, le président a transmis la salutation du patriarche Kirill. On n’attendait as d’invitation à Moscou, a précisé le porte-parole du Saint-Siège le P. Federico Lombardi.
Le pape a offert au président Poutine une mosaïque avec une vue sur les jardins du Vatican, et le président a offert ua pape une icône de la Vierge de Vladimir, puis il lui a demandé: « l’icône vous plaît? » Le pape a répondu que oui. Le président a fait le signe de croix et a embrassé l’icône. Le pape aussi.
C’était la quatrième fois que le président russe se rendait au Vatican, et la sixième fois qu’un chef d’Etat russe se rendait près du pape depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre la Russie et le Saint-Siège, le 15 mars 1990.
Boris Eltsine s’est rendu deux fois au Vatican, le 20 novembre 1991 et le 2 février 1998. Vladimir Poutine est venu rencontrer Jean-Paul II le 5 juin 2000 et le 5 novembre 2003, à un moment de tensions entre l’Eglise catholique et le Patriarcat de Moscou. Le 13 mars 2007, il est venu rencontrer Benoît XVI, à un moment d’apaisement. Benoît XVI a également reçu le président Dimitri Medvedev, aujourd’hui Premier ministre, le 3 mars 2009.