Jésus a donné sa vie pour notre paix, pour le pardon de nos péchés

Catéchèse sur le pardon des péchés (texte intégral)

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« Jésus a donné sa vie pour notre paix, pour notre joie, pour le don de la grâce dans nos âmes, pour le pardon de nos péchés », explique le pape François qui a consacré sa catéchèse du mercredi au « pouvoir des clés », le pouvoir de remettre les péchés confié par Jésus à ses apôtres.

Le pape souligne trois éléments: c’est « l’Esprit Saint le protagoniste du pardon », Jésus « donne ce pouvoir » aux prêtres, qui sont des « instrument du pardon ».

Pusi le pape confie qu’il se confesse lui-même « tous les quinze jours »: « le confesseur entend ce que je lui dis, il me conseille et me pardonne, parce que nous avons tous besoin de ce pardon ».

Voici notre traduction intégrale du texte prononcé par le pape François en italien.

Catéchèse du pape François en italien

Chers frères et sœurs, bonjour !

Mercredi dernier, j’ai parlé de la rémission des péchés, particulièrement en lien avec le baptême. Nous poursuivons aujourd’hui sur le thème de la rémission des péchés, mais en référence à ce qu’on appelle le « pouvoir des clés », qui est un symbole biblique de la mission donnée par Jésus aux apôtres.

Nous devons tout d’abord nous rappeler que le protagoniste du pardon des péchés c’est l’Esprit-Saint. Lors de sa première apparition aux apôtres, au Cénacle, Jésus ressuscité a fait le geste de souffler sur eux en disant : « Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jn 20,22-23). Transfiguré dans son corps, Jésus est désormais l’Homme nouveau, qui offre les dons du mystère pascal, fruit de sa mort et de sa résurrection : Quels sont ces dons ? La paix, la joie, le pardon des péchés, la mission, mais surtout il donne l’Esprit-Saint qui est la source de tout cela. Le souffle de Jésus, accompagné par les paroles avec lesquelles il communique l’Esprit, indique qu’il transmet la vie, la vie nouvelle régénérée par le pardon.

Mais avant de faire le geste de souffler et de donner l’Esprit, Jésus montre ses plaies, dans ses mains et son côté : ces blessures représentent le prix de notre salut. L’Esprit-Saint nous apporte le pardon de Dieu « en passant à travers » les plaies de Jésus, ces plaies qu’il a voulu conserver ; en ce moment encore, au Ciel, il montre à son Père les plaies par lesquelles il nous a rachetés. Par la force de ces plaies, nos péchés sont pardonnés : Jésus a donné ainsi sa vie pour notre paix, pour notre joie, pour le don de la grâce dans nos âmes, pour le pardon de nos péchés. C’est très beau de regarder ainsi Jésus !

Venons-en au second élément : Jésus donne aux apôtres le pouvoir de pardonner les péchés ; c’est un peu difficile de comprendre comment un homme peut pardonner les péchés, mais Jésus donne ce pouvoir. L’Église est dépositaire du pouvoir des clés, d’ouvrir ou de fermer au pardon. Dans sa souveraine miséricorde, Dieu pardonne tout homme, mais il a voulu lui-même que ceux qui appartiennent au Christ et à son Église reçoivent le pardon par l’intermédiaire des ministres de la communauté. Par le ministère apostolique, la miséricorde de Dieu me rejoint, mes fautes sont pardonnées et la joie m’est donnée. De cette manière, Jésus nous appelle à vivre aussi la réconciliation dans sa dimension ecclésiale, communautaire. Et c’est très beau, cela. L’Église, qui est sainte et qui a en même temps besoin de pénitence, accompagne notre chemin de conversion tout au long de notre vie. L’Église n’est pas la prioriétaire du pouvoir des clés, mais elle est la servante du ministère de la miséricorde et elle se réjouit chaque fois qu’elle peut offrir ce don de Dieu.

Beaucoup, aujourd’hui, ne comprennent pas la dimension ecclésiale du pardon, parce que l’individualisme, le subjectivisme dominent et nous aussi, les chrétiens, nous en subissons l’influence. Bien sûr, Dieu pardonne à tout pécheur qui se repent, personnellement, mais le chrétien est lié au Christ, et le Christ est uni à l’Église. Pour nous, chrétiens, c’est un don supplémentaire, et c’est aussi un engagement supplémentaire : passer humblement par le ministère ecclésial. Cela, nous devons le valoriser ; c’est un don, une attention, une protection et c’est aussi la certitude que Dieu m’a pardonné. Je vais vers ce frère prêtre et lui dis : « Père, j’ai fait cela… ». Et il répond : « Mais je te pardonne ; Dieu te pardonne ». A ce moment-là, je suis certain que Dieu m’a pardonné ! Et c’est beau, cela nous donne la certitude que Dieu nous pardonne toujours, ne se lasse pas de pardonner. Et nous ne devons pas nous lasser d’aller demander pardon. On peut éprouver de la honte à dire ses péchés, mais nos mamans et nos grands-mères disaient qu’il vaut mieux devenir rouge une fois que jaune mille fois. On rougit une fois, mais nos péchés sont pardonnés et on avance.

Enfin, un dernier point : le prêtre, instrument du pardon des péchés. Le pardon de Dieu, qui nous est donné dans l’Église, nous est transmis par l’intermédiare du ministère d’un frère, le prêtre ; un homme qui, comme nous, a lui aussi besoin de miséricorde, devient véritablement l’instrument de la miséricorde, en nous donnant l’amour sans limites de Dieu notre Père. Les prêtres aussi doivent se confesser, et les évêques aussi : nous sommes tous pécheurs. Même le pape se confesse tous les quinze jours, parce que le pape aussi est pécheur. Et le confesseur entend ce que je lui dis, il me conseille et me pardonne, parce que nous avons tous besoin de ce pardon. On entend parfois des personnes affirmer qu’elles se confessent directement à Dieu… Oui, comme je viens de le dire, Dieu t’écoute toujours, mais dans le sacrement de la Réconciliation, il envoie un frère t’apporter le pardon, la certitude du pardon, au nom de l’Église.

Le service que rend le prêtre en tant que ministre, de la part de Dieu, en pardonnant les péchés est très délicat et exige que son cœur soit en paix, que le prêtre ait le cœur en paix, qu’il ne maltraite pas les fidèles, mais qu’il soit doux, bienveillant et miséricordieux ; qu’il sache semer l’espérance dans les cœurs et, surtout, qu’il soit conscient que le frère ou la sœur qui s’approche du sacrement de la Réconciliation vient chercher le pardon et qu’il le fait comme toutes les personnes qui s’approchaient de Jésus pour qu’il les guérisse. Si le prêtre n’est pas dans cette disposition d’esprit, il vaut mieux qu’il n’administre pas ce sacrement, jusqu’à ce qu’il se corrige. Les fidèles qui se repentent ont le droit, tous les fidèles ont le droit de trouver dans les prêtres des serviteurs du pardon de Dieu.

Chers frères, en tant que membres de l’Église, sommes-nous conscients de ce don que nous offre Dieu lui-même ? Est-ce que nous éprouvons la joie de ce souci, de cette attention maternelle que manifeste l’Église à notre égard ? Est-ce que nous savons la mettre en valeur avec simplicité et assiduité ? N’oublions pas que Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner ; par le ministère du prêtre, en nous serrant à nouveau dans ses bras, il nous régénère et nous permet de nous relever et de reprendre à nouveau notre chemin. Parce que c’est cela notre vie : nous relever sans cesse et reprendre notre chemin.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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