L’entretien avec le pape François publié par Eugenio Scalfari dans le quotidien italien « La Repubblica », qu’il a fondé, n’apparaît pas sur le site officiel du Vatican, sur décision de la Secrétairerie d’Etat. En somme, un article, si chevronné soit le journaliste, n’est pas un texte officiel de la plume du pape.
Nous avons publié une traduction de la lettre du pape à Scalfari, une lettre à « un non-chrétien fasciné par Jésus de Nazareth » le 13 septembre 2013 et l’entretien en deux parties les 1er octobre et 14 octobre 2013.
La raison de sa suppression du site a été expliquée aux journalistes, hier, 15 novembre, par le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège: « C’est un dialogue, mais pas un texte revu mot à mot, de source sûre dans le sens général mais pas dans chacune de ses formulations. Dans ce sens, il est plus juste de lui conserver sa nature journalistique, tel qu’il est publié par Scalfari et de ne pas en faire un texte déposé sur le site du Saint-Siège ; c’est dû à la nature du texte, pas à autre chose. Et cela correspond à ce qui avait été convenu à l’origine. »
Le texte a été publié à la suite de l’entretien que le pape François a accordé à Eugenio Scalfari lors d’une rencontre privée à Sainte-Marthe, où le journaliste s’est rendu à l’invitation du pape et pour le remercier de sa lettre ouverte publiée dans le quotidien, qui avait commenté l’encyclique « Lumen Fidei ».
Dès les jours qui ont suivi la publication de l’entretien, le père Lombardi avait déclaré que le pape n’avait pas revu le texte personnellement, même si Scalfari l’avait envoyé au Vatican.
De fait, l’article contient une erreur au sujet du conclave. Il est dit que pendant le conclave, une fois atteint le nombre de voix ncessaires à son élection, le cardinal Jorge Mario Bergoglio s’était retiré pour prier seul avant d’accepter cette charge importante. Cela a été formellement démenti par certains cardinaux, en particulier par l’archevêque de New York, Timothy Dolan.
Une autre déclaration avait déclenché des polémiques. Interrogé sur le primat de la conscience, le pape aurait répondu : « Chacun de nous a une vision du Bien et aussi du Mal. Nous devons l’inciter à avancer vers ce qu’il croit être le Bien […]. Chacun doit choisir de suivre le Bien et combattre le Mal tels qu’il les conçoit. Cela suffirait pour améliorer le monde ». Certains media ont taxé cette pensée de « non-catholique », bien qu’il s’agisse, a fait remarquer le P. Lombardi, d’une « affirmation tout à fait compatible avec le Catéchisme de l’Eglise catholique ».
Le porte-parole du Vatican a démenti que la décision de supprimer l’entretien du site du Vatican ait été prise à la demande du préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr Gerhard Ludwig Müller.
Avec Hélène Ginabat