Travailler ensemble pour aider les chrétiens persécutés et promouvoir les valeurs chrétiennes y compris celles de la famille: le métropolite orthodoxe russe Hilarion de Volokolamsk, président du Département pour les relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou, a été reçu par le pape François le 12 novembre.
Le métropolite Hilarion a également participé, en la salle Pie XI du palais de Saint Calixte, à une « journée œcuménique » organisée par les conseils pontificaux pour la Promotion de l’unité des chrétiens et pour la Famille et par de Département que le métropolite préside, sur le thème : « Orthodoxes et catholiques ensemble pour la famille ».
Zenit a pu le rencontrer à cette occasion, ce 13 novembre: bilan et perspectives.
Zenit – Comment s’est passé votre rencontre avec le pape François ?
S.E. Hilarion – La rencontre s’est très bien passée, nous avons parlé pendant une heure, nous avons pu discuter d’un grand nombre de questions.
Nous avons parlé du dialogue bilatéral entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine, mais aussi du dialogue orthodoxe auquel participent toutes les Églises orthodoxes.
Des racines chrétiennes de l’Orient et de l’Occident ?
Nous avons parlé des chrétiens vivant dans des pays où ils sont persécutés et menacés et de la nécessité de travailler ensemble pour les aider. Nous avons aussi parlé des valeurs chrétiennes que nous sommes appelés à défendre, y compris de la valeur de la famille, thème de ce congrès que nous avons organisé.
Quelles sont les perspectives œcuméniques entre les deux Églises ?
Je pense que les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine se développent dans la bonne direction, sur des positions communes qui concernent les questions morales. Nous développerons nos relations dans les domaines où nous pouvons témoigner de notre patrimoine chrétien commun.
Quelle est l’importance de la prière entre chrétiens pour soutenir l’unité ?
L’Église est surtout une communauté de personnes qui prient. Sans la prière, personne ne peut se dire chrétien. Nous mettons dans notre prière tout ce qui nous préoccupe.
Quels sont les défis de la famille dans le monde orthodoxe ?
Ce sont les mêmes que dans le monde catholique. Ils sont dus à la destruction des valeurs sous l’influence de l’idéologie libérale moderne. On cherche à persuader les jeunes que la famille fondée par un homme et une femme ouverts à l’accueil des enfants est un concept obsolète.
Grâce à la pastorale familiale, on note aujourd’hui, dans certaines régions de la Russie, des taux de croissance démographique équivalents à ceux du Bangladesh.
Entrevoit-on la possibilité d’une rencontre entre le pape et le patriarche russe?
Nous ne sommes pas encore prêts pour dire quand et où aura lieu cette rencontre, mais nous sommes disposés à y travailler.
Il ne suffit pas d’une préparation uniquement au niveau du protocole, mais nous devons élaborer le contenu de cette rencontre.
Traduction d’Hélène Ginabat