Le martyrologe romain fait aujourd'hui mémoire des saints martyrs d'Ethiopie, ceux dont le sang versé a fécondé cette terre riche en disciples du Christ: saint Arétas et 340 compagnons (+523).
On ne peut pas ne pas penser à cette longue histoire de la transmisison de la foi de génération en génération lorsque des Ethiopiens à la recherche d'une vie digne viennent mourir au large de Lampedusa.
Au début du VIe s., les Ethiopiens, à qui saint Frumence avait annoncé l’Evangile, franchirent la Mer Rouge et ils imposèrent leur joug aux populations juive et arabe de cette région, qui est aujourd’hui le Yémen. Elle était jusqu’alors dominée par Du Nuwas – ou Dun’an -, le roi des Homérites, dont la famille avait embrassé le judaïsme.
Le roi prit la tête de la rébellion contre les Ethiopiens et s’empara de la ville de Zafar, massacrant garnison et clergé. Puis il mit le siège devant la place forte de Negran. La résistance était telle qu’il ne put entrer dans la ville qu’en promettant l’amnistie à ses habitants s’ils se rendaient. Mais ses soldats saccagèrent la ville et les chrétiens qui refusaient d’abandonner leur foi furent condamnnés à mort.
Arétas – Banu Harith -, un prince de la cité, et toute sa tribu, préférèrent la mort à l’apostasie: ils furent décapités. Les diacres, les prêtres et les vierges consacrées furent brûlés vifs.
Comme la femme d’Arétas refusait de céder à Dun’an qui voulait faire d’elle sa concubine, il ordonna que ses quatre filles soient tuées sous ses yeux, et elle fut à son tour décapitée.
La vengeance du roi éthiopien Elseban fut à son tour féroce et cruelle, mais une tradition affirme qu’il se repentit à la fin de sa vie, abdiqua et se fit ermite.