« La communication est le visage de l’Église qui dialogue avec le monde », souligne Mgr Celli, qui donne l’exemple de la communication du pape François pour inspirer les initiatives de l’Église sur Internet.
L’Assemblée plénière du Conseil pontifical des communications sociales (PCCS) s’est ouverte ce 19 septembre, au Vatican, jusqu’au 21 septembre 2013, sur le thème « Internet et l’Église ».
L’événement a pour dessein de développer la présence de l’Église sur Internet et de « de créer une stratégie de communication qui intègre toute initiative ecclésiale », au moyen d’un échange d’expérience, explique Paul Tighe, secrétaire du dicastère.
Dans un communiqué, il estime que grâce à sa « structure millénaire », l’Église « reflète « naturellement » la globalité d’Internet ».
La communication du pape, un exemple
Dans un entretien publié par L’Osservatore Romano, Mgr Claudio Maria Celli, président du PCCS, se réjouit de la présence active du Vatican sur Internet : « plus de 9,3 millions de followers des tweets du pape, plus de 10,2 millions de visiteurs chaque mois sur les pages du portail d’information www.news.va ».
L’archevêque salue « un succès médiatique » dont « peu de leaders au monde peuvent se réclamer », depuis l’élection du pape François le 13 mars dernier : la nouveauté de ce pontificat, estime-t-il, « consiste dans sa capacité à se faire comprendre de personnes de tous bords ».
Mgr Celli détermine quatre caractéristiques dans la communication du pape : « D’abord, il utilise un langage simple, direct, familier, un langage que l’homme d’aujourd’hui comprend parfaitement ».
« Deuxièmement, il a un contenu qui interpelle les consciences et le cœur des personnes, en répondant aux souffrances et au désir de recherche intérieure de l’homme, car le pape sait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme et ceci explique le succès auprès des non-croyants, des membres d’autres religions et des chrétiens éloignés de leur foi ».
« Le troisième élément est sa gestualité : le pape François ne se contente pas de dire des choses, mais accomplit des gestes qui savent transmettre cette richesse humaine liée à une profonde spiritualité. »
« Enfin il sait toucher l’imagination de l’homme et sa sensibilité, par le recours au langage figuré, ou en utilisant des expressions pittoresques qui parlent plus que des paroles, ou des phrases simples pour exprimer des concepts difficiles. Qui a oublié par exemple son appel aux prêtres et aux évêques afin qu’ils aient « l’odeur des brebis » ? »
L’Église en dialogue avec le monde
Pour la première journée de l’Assemblée, le PCCS a publié des messages en direct sur twitter. Lors du discours d’inauguration, Mgr Celli est intervenu sur le thème « Comment l’Église vit-elle sur le web ? Comment dialogue-t-elle avec l’homme d’aujourd’hui ? »
« La communication est le visage de l’Église qui dialogue avec le monde » et la formation des prêtres sur les questions de communication devrait être « un objectif principal », a-t-il estimé, invitant à promouvoir « une ecclésiologie de dialogue et de rencontre, non pas un phénomène technique ».
Mgr Celli a présenté les activités du dicastère des deux dernières années, entre autres les travaux de numérisation de la Filmothèque vaticane sur ses archives de 8.300 films de 1896 à aujourd’hui.
Puis des représentants de tous les continents ont dressé des bilans de la communication ecclésiale sur leurs territoires.
Le cardinal Bechara Raï, patriarche d’Antioche des maronites, est intervenu sur la place de la communication en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Il a suggéré notamment que soit créé un comité des médias catholiques du Moyen-Orient pour coordonner les actions.
Gregory Erlandson a dressé un bilan de la situation en Amérique du Nord, appelant à « redéfinir ce que signifie le journalisme catholique, qui devrait être compris comme une vocation, non pas seulement une profession ».
Susanna Nuin a illustré les activités des médias catholiques en Amérique Latine et aux Caraïbes, précisant que sur le continent « la communication n’est jamais neutre, mais liée au problèmes sociaux et aux droits de l’homme ».
Pour l’Europe, c’est l’autrichien M. Wuthe qui est intervenu, insistant sur l’importance de la communication pour l’unité, sur un continent où se côtoient plus de 24 langues.
Mgr Mark Coleridge est intervenu sur l’Océanie, soulevant la problématique du « fossé numérique » entre les plus aisés et les pauvres.
Pour le Dr Chainarong, de Thaïlande, apporter l’Évangile sur Internet, c’est l’apporter « là où sont les gens ». Plus de 100 millions de personnes utilisent en effet les réseaux sociaux sur le continent asiatique.
Enfin, soeur Dominica Dipio a dressé un bilan pour l’Afrique, estimant que les réseaux sociaux ne pouvaient être le seul lieu de rencontre : « il faut continuer à maintenir la communication de personne à personne, il ne faut pas perdre cela », car « rencontrer les habitants chez eux contribue à les impliquer davantage dans les communautés d’Église ».
Par ailleurs, les membres du dicastère ont reçu un exemplaire du livret des éditions du Vatican reproduisant les tweets du pape François, en italien.