ONU: plaidoyer du Saint-Siège pour les pauvres

« Partenaires » de la société

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Pour le Saint-Siège, « l’éradication de la pauvreté ne peut se faire que par l’inclusion des pauvres », notamment par leur participation « aux systèmes économiques, sociaux, politiques et culturels du monde en tant que partenaires ».

Mgr Francis A. Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies de New-York, est intervenu dans le cadre du groupe de travail sur les objectifs de développement durable, le 18 avril 2013, sur le thème “Échange interactif de vues sur l’éradication de la pauvreté”.

Pour éradiquer la pauvreté, explique-t-il, le Saint-Siège propose un « modèle d’inclusion » des plus pauvres, c’est-à-dire un modèle capable de promouvoir « des partenariats qui misent sur la grande expérience et la sagesse de ceux qui, chaque jour font face aux réalités et aux défis difficiles de la pauvreté avec courage et patience ».

La voix des pauvres

Pour le Saint-Siège, déclare-t-il en préambule, « l’éradication de la pauvreté » est un « impératif moral » dans les objectifs de développement durable (ODD), afin de contribuer à « la croissance de la fraternité et de la paix » : « cette option préférentielle pour les pauvres dans le développement durable devrait déterminer la mesure morale fondamentale de notre société ».

A cette lumière, le Saint-Siège estime que les « pauvres et les marginaux de la société – qui sont les plus directement touchés et devraient bénéficier le plus – doivent pouvoir exprimer leur voix » dans la planification et la mise en œuvre d’objectifs « centrés sur l’humain ».

Mgr Chullikatt met en relief un « cercle vicieux » de la pauvreté, « dont l’exclusion est à la fois la cause et la conséquence » : en effet, explique-t-il, « la pauvreté survient lorsque des personnes et des communautés sont exclues de la participation à la vie économique, sociale, politique et culturelle des sociétés où elles vivent » et ne peuvent donc ni « développer leurs capacités » ni « subvenir à leurs besoins ».

En outre, « l’exclusion appauvrit toute la famille humaine, puisque les contributions potentielles des pauvres à notre bien-être collectif sont perdues », déplore le Saint-Siège qui cite « des biens et services qui ne sont pas réalisés, des perspectives et des valeurs politiques non exploitées, et des arts, des chansons, etc, qui ne sont pas créés » si les plus pauvres ne peuvent participer à la vie en société.

Or, « toutes les personnes ont, en raison de leur appartenance à la famille humaine, le droit de bénéficier de ce patrimoine commun ainsi que le droit et le devoir de participer à l’enrichissement de ce formidable héritage », rappelle le Saint-Siège.

Un modèle d’inclusion

« L’exclusion étant la cause principale de la pauvreté, l’éradication de la pauvreté ne peut venir que par l’inclusion des pauvres », inclusion qui doit être « économique, sociale, politique et culturelle », poursuit Mgr Chullikatt.

L’inclusion, explique-t-il, signifie d’abord « briser tous les obstacles à l’inclusion, tous les privilèges qui excluent en profitant à la minorité au détriment de la majorité… tels la monopolisation du patrimoine collectif intellectuel ou naturel, les régimes commerciaux injustes ».

L’inclusion signifie aussi « inviter les pauvres à participer aux systèmes économiques, sociaux, politiques et culturels du monde en tant que partenaires », en « renforçant leurs capacités afin qu’ils puissent prendre leur place méritée à la table pour tous, comme des égaux ».

Selon le Saint-Siège, à cette condition, « les échanges économiques seront mutuellement bénéfiques et la politique impliquera de véritables partenariats ».

« Ce modèle d’inclusion constitue une véritable approche d’éradication de la pauvreté centrée sur l’humain », souligne Mgr Chullikatt, qui souhaite que les objectifs de développement durable deviennent « un modèle pour la promotion de partenariats qui misent sur la grande expérience et la sagesse de ceux qui, chaque jour font face aux réalités et aux défis difficiles de la pauvreté avec courage et patience ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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