Ni une ONG ni une bureaucratie, l’Eglise ne dépend pas du nombre ni de la force des hommes, elle est « une histoire d’amour » née « dans le cœur du Père », a expliqué le pape François ce 24 avril 2013, lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican.
Selon L’Osservatore Romano, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, concélébrait avec le pape. Une délégation du personnel de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) était également présente.
Une histoire d’amour
Commentant les Actes de Apôtres 12, 24-13, le pape a fait remarquer que « la route que Jésus a voulue pour son Eglise est la route des difficultés, la route de la croix, la route des persécutions » et non pas celle d’une « entreprise humaine », où l’on signe « des accords pour s’agrandir ».
L’Eglise est en effet « autre chose » qu’une entreprise, a ajouté le pape en citant l’Evangile : « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui qui m’a envoyé ». Même le Christ, a-t-il souligné, a été « envoyé, il est l’envoyé d’un autre ! ». Et quand il enseigne ses apôtres, il ne le fait « pas de lui-même » mais « de Celui qui l’a envoyé ».
Ainsi, l’Eglise « commence là, dans le cœur du Père, qui a eu cette idée. Je ne sais pas s’il a eu « une idée » : le Père a eu « l’amour ». Et il a commencé cette histoire d’amour, cette histoire d’amour si longue… et qui n’est pas encore terminée. Nous, hommes et femmes d’Eglise, sommes au milieu d’une histoire d’amour. Chacun de nous est un maillon de cette chaîne d’amour. Et si nous ne comprenons pas cela, nous ne comprenons rien de ce qu’est l’Eglise. C’est une histoire d’amour », a poursuivi le pape.
Et lorsque les chrétiens « se trompent », prennent des mauvaises voies, parfois même en dressant des armées pour des « guerres de religion », pour le pape François, « cela appartient à une autre histoire, ce n’est pas l’histoire d’amour [de l’Eglise] ».
La force de l’Eglise
De par sa nature, a-t-il précisé, « l’Eglise ne grandit pas par la force humaine ». Comment grandit-elle ? « Jésus l’a dit : comme le grain de moutarde, comme le levain dans la farine, sans bruit, et lentement ».
C’est pourquoi, a fait observer le pape, lorsqu’on se préoccupe « de sa quantité », et qu’elle devient « un peu bureaucratique, l’Eglise perd sa principale substance et court le risque de se transformer en une ONG. Et l’Eglise n’est pas une ONG. Elle est une histoire d’amour ».
Bien sûr, a-t-il ajouté, « tout est nécessaire, les bureaux sont nécessaires », mais « ils sont nécessaires jusqu’à un certain point », c’est-à-dire « comme soutien à cette histoire d’amour ». Si « l’organisation prend la première place, l’amour s’amoindrit et l’Eglise, appauvrie, devient une ONG. Et ce n’est pas sa route ».
Comment faire grandir l’Eglise ? « Non pas avec des armées, comme ce chef d’Etat qui a demandé combien de divisions avait le pape », a-t-il répondu. La force de l’Eglise « est l’Esprit-Saint, l’amour. Le Père envoie le Fils et le Fils nous donne la force de l’Esprit-Saint pour grandir, pour avancer ».
« Demandons à la Madone, qui est Mère, qu’elle nous donne la grâce de la joie, de la joie spirituelle pour cheminer dans cette histoire d’amour », a conclu le pape.