Le martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire du bienheureux prêtre polonais Romain Archutowski, martyr du nazisme (1882-1943), ou plutôt vainqueur de la barbarie nazie par la résistance intérieure l’amour du Christ.
Le P. Archutowski a laissé le souvenir de sa grande pédagogie. Il était recteur du séminaire de Varsovie.
Mais, il fut arrêté sous l’occupation de la Pologne par le IIIe Reich, en septembre 1942. Il fut ensuite transféré au terrible camp d’extermination et de travail de Majdanek – près de Lublin -, où il mourut le 18 avril 1943.
C’était le Dimanche de la Passion, dimanche des Rameaux. Il succombait aux mauvais traitements sadiques auxquels les gardes du camp se livraient.
La faim et les maladies n’avaient pas réussi à l’abattre: il cherchait continuellement de les unir aux souffrances du Christ.
Il a été béatifié par Jean-Paul II à Varsovie, le 13 juin 1999 avec 107 autres martyrs de la persécution nazie.
Dans son homélie, Jean-Paul II a rappelé comment la miséricorde est la limite que Dieu a imposée au mal: « «Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde» (Mt 5, 7). La liturgie du dimanche d’aujourd’hui confère un caractère particulier à notre action de grâce. Elle permet en effet de voir tout ce qui se produit dans l’histoire de cette génération, dans la perspective de la miséricorde éternelle de Dieu, qui s’est révélée plus pleinement dans l’œuvre salvifique du Christ. Jésus fut «livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification» (Rm 4, 25).
« Le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Fils de Dieu a conféré un nouveau cours à l’histoire humaine. Si nous y observons les signes douloureux de l’action du mal, nous avons la certitude qu’en définitive, il ne peut pas dominer le destin du monde et de l’homme, il ne peut pas vaincre. Cette certitude naît de la foi dans la miséricorde du Père «qui a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils unique, pour que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (Jn 3, 16).
« C’est pourquoi, aujourd’hui, alors que saint Paul indique la foi d’Abraham, qui «appuyé sur la promesse de Dieu, sans hésitation ni incrédulité, mais avec une foi puissante, rendit gloire à Dieu» (Rm 4, 20), il nous est donné d’apercevoir la source de cette force, grâce à laquelle même les épreuves les plus dures n’étaient pas en mesure de nous détourner de l’amour de Dieu. »