Se laisser "déranger" par l'Esprit-Saint

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Homélie du matin

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Le pape François appelle à se laisser « déranger » par l’Esprit-Saint, non seulement dans sa vie personnelle, mais aussi au niveau ecclésial, dans la réception du Concile Vatican II.

Le pape a en effet dénoncé la « résistance à l’Esprit-Saint » dans la façon de mettre en pratique Vatican II, lors de l’homélie de la messe qu’il a célébrée ce matin, mardi 16 avril, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. La messe était offerte pour Benoît XVI, qui fête aujourd’hui ses 86 ans, rapporte L’Osservatore Romano.

« L’Esprit-Saint nous dérange »

Le pape a commenté la première lecture du jour, où Etienne fustige le sanhédrin : « Hommes à la tête dure, votre cœur et vos oreilles ne veulent pas connaître l’Alliance : depuis toujours vous résistez à l’Esprit Saint; vous êtes bien comme vos pères! Y a-t-il un prophète que vos pères n’aient pas persécuté ? » (Ac 7, 51- 8, 1a)

Ainsi, a ajouté le pape, Etienne dit en quelque sorte : « Vous avez tué les prophètes, … puis vous les avez vénérés, vous leur avez érigé des monuments, mais après les avoir tués ». Pour le pape, « c’est ainsi que se manifeste la résistance à l’Esprit Saint ».

« Vous pourriez dire: “Mais Père, cela se passait auparavant. Maintenant nous sommes tous satisfaits avec l’Esprit”. Ce n’est pas vrai ! Cette tentation est encore d’aujourd’hui », a-t-il insisté.

Ainsi, le chrétien aussi oppose de la résistance à l’Esprit : « Pour le dire clairement, l’Esprit-Saint nous dérange. Car il nous remue, il nous fait marcher, il pousse l’Eglise à avancer. Et nous sommes comme Pierre à la Transfiguration : “Ah, qu’il est heureux que nous soyons ici, tous ensemble !” … mais que cela ne nous dérange pas ! ».

La résistance à l’Esprit de Vatican II

Le pape a dénoncé sans ambages cette « résistance à l’Esprit » dans la réception de Vatican II, qui a été « une belle œuvre de l’Esprit-Saint » : « cinquante ans plus tard, avons-nous fait tout ce que l’Esprit-Saint nous a dit dans le Concile » ?

« Non », a répondu le pape : comme dans l’Ancien Testament, « nous fêtons cet anniversaire » en érigeant « un monument » au concile, mais « nous souhaitons surtout qu’il ne nous dérange pas. Nous ne voulons pas changer ».

En outre, a-t-il ajouté fermement, « quelques voix demandent à retourner en arrière. Cela s’appelle “être entêté”, cela s’appelle vouloir “apprivoiser l’Esprit-Saint”, cela s’appelle devenir “sot et lent du coeur”».

« L’Esprit-Saint ne s’apprivoise pas »

Cette « résistance » se situe aussi au niveau personnel, a souligné le pape : « Dans notre vie personnelle aussi, dans notre vie privée, la même chose arrive : l’Esprit nous pousse à prendre une route plus évangélique et nous disons : “Mais non, ça va bien ainsi, Seigneur…”».

« Nous voulons que l’Esprit-Saint s’assoupisse. Nous voulons apprivoiser l’Esprit-Saint. Et cela ne va pas. Car il est Dieu et il est ce vent qui va et vient, et on ne sait d’où il vient. Il est la force de Dieu ; il donne la consolation et la force pour aller de l’avant. Et ceci dérange. Le confort est meilleur », a poursuivi le pape François.  

En conclusion, il a donc exhorté à « ne pas opposer de résistance à l’Esprit-Saint : c’est la grâce que je voudrais que nous demandions tous au Seigneur ; la docilité à l’Esprit-Saint, à cet Esprit qui vient à nous et nous fait avancer sur la route de la sainteté. La grâce de la docilité à l’Esprit-Saint. »

Messe offerte pour Benoît XVI

Le pape a offert cette messe pour Benoît XVI, qui fête aujourd’hui ses 86 ans : « Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Benoît XVI. Nous offrons cette messe pour lui, afin que le Seigneur soit avec lui, le réconforte et lui donne la consolation ».

Durant la messe, il a aussi fait mémoire des victimes de l’attentat du Marathon de Boston, le 15 avril, pour lesquelles il a également fait parvenir un message.

Des membres de divers bureaux du Vatican étaient présents pour la célébration, parmi lesquels la comptabilité de l’Etat, et son directeur Antonio Chiminello. Le patriarche de Jérusalem des latins, Mgr Fouad Twal, qui a été reçu hier en audience, concélébrait avec le pape.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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