Demander la grâce de ne pas avoir peur des problèmes

Homélie du pape François, samedi 13 avril

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Le pape François invite les catholiques à « demander la grâce » à la fois « de ne pas avoir peur » des problèmes ou de la tristesse et de « ne pas maquiller », ne pas se cacher les problèmes de la vie mais de les « affronter ». C’est l’Esprit Saint qui donne la « solution » des problèmes.

Le pape a célébré la messe de 7h samedi en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican devant une assemblée composée de gendarmes du Vatican et du directeur Domenico Giani et sa famille, de pompiers et de religieuses, de la mère su secrétaire du pape, Mgr Alfred Xuereb, et de personnes handicapées participant à un congrès.

Pour résoudre les problèmes de la vie, a fait remarquer le pape, il faut « affronter la réalité »: comme « le gardien de but » est prêt à arrêter le ballon d’où qu’il vienne.

Il recommande de ne pas céder ni à la tentation de la « peur » ni à celle des « lamentations », parce que “Jésus est toujours auprès de chacun, et surtout dans les moments les plus difficiles”. Des propos rapportés par L’Osservatore Romano en italien du 14 avril.

Commentant le passage des Actes des Apôtre où des difficultés surgissent entre la communauté chrétienne juive et la communauté chrétienne grecque, le pape a fait observer que “la vie n’est pas toujours tranquille ni belle” et alors “on murmure et l’on parle l’un contre l’autre”… ce qui “ne conduit à aucune solution”.

Mais “avec l’assistance de l’Esprit Saint », les apôtres « ont bien réagi” a fait observer le pape car ils ont convoqué un “groupe de disciples” et ils ont parlé. Et d’expliquer que le “premier pas” face aux difficultés c’est “de bien les regarder, les prendre, en parler, et jamais de les cacher: la vie est ainsi. Il faut prendre la vie comme elle est, non pas comme on voudrait qu’elle soit”.

On aurait dit que le pape pensait au “groupe” de cardinaux qu’il venait de choisir pour examiner les priorités de l’Eglise comme l’a ensuite annoncé la secrétairerie d’Etat.

Les apôtres, a commenté le pape, “ont parlé, ont fait une proposition, une proposition révolutionnaire, parce qu’ils ont dit: “Mais nous sommes les apôtres; ceux que Jésus a choisis”. Or cela ne suffit pas. Ils se sont rendu compte que leur premier devoir était la prière et le service de la parole? “Et pour l’assistance quotidienne aux veuves, nous devons faire autre chose”. C’est ainsi qu’ils ont décidé de créer des diacres”.

Le pape fait observer que la décision était alors “un peu risquée” mais que “l’Esprit Saint les a poussés à le faire”: “Ils ont choisi des diacres, ils ont décidé. Ils ne se sont pas dit: “Mais on verra demain, patience!” Non non, ils ont pris la décision et la fin est si belle: “La Parole de Dieu se répandait et le nombre des disciples se multipliait grandement à Jérusalem.” C’est beau. Lorsqu’il y a  des problèmes, il faut les prendre et le Seigneur nous aidera à les résoudre”.

Le pape François insiste : “On ne doit pas avoir peur des problèmes”, et il ajoute: “Jésus lui-même le dit à ses disciples : « c’est moi, n’ayez pas peur! » Avec les difficultés de la vie, avec les problèmes, avec les choses nouvelles que nous devons faire, le Seigneur est toujours là. Nous pouvons faire des erreurs, vraiment, mais Lui, il est toujours proche de nous et il nous dit: tu t’es trompé, reprends le juste chemin”.

“Un problème, a dit le pape, ne se résout pas si on se limite à dire: “cela ne me plaît pas”, et l’on commence à “murmurer” et à “parler”. Le pape insiste: “Ce n’est pas une bonne attitude que de maquiller la vie. Non non, la vie est telle qu’elle est. Elle est comme Dieu veut qu’elle soit ou comme Dieu permet qu’elle soit. Mais elle est comme elle est et nous devons la prendre comme elle est. L’Esprit du Seigneur nous donnera la solution des problèmes”.

Puis le pape a commenté l’Evangile du jour (Jean 6, 16-21) en disant: “Il arrive une chose semblable dans l’Evangile: les disciples sont contents parce qu’ils ont vu que les cinq pains ne finissaient plus. Ils donnaient à manger à tant de personnes. Ils se dirigeaient vers l’autre rive, en bateau. Et un vent fort arrive. La mer devient agitée et ils ont un peu peur. Et Il leur dit : « C’est moi, n’ayez pas peur ! » C’est toujours ce que dit Jésus : dans les difficultés, dans les moments sombres, dans les moments où tout est noir et où nous ne savons pas quoi faire, même lorsqu’il fait noir dans notre âme. La vie est ainsi. Aujourd’hui elle vient comme cela, avec cette obscurité. Mais le Seigneur est là. N’ayons pas peur ! N’ayons pas peur des difficultés, n’ayons pas peur quand notre cœur est triste, est sombre ! Prenons les choses comme elles viennent, avec l’Esprit du Seigneur, avec l’aide de l’Esprit Saint. Et ainsi, continuons à avancer, sûrement sur une route juste ».

Le pape a conclu en invitant – à la manière de saint Ignace – à « demander au Seigneur la grâce » de ne pas avoir peur de ne pas maquiller la vie” pour être capables de “prendre la vie comme elle vient et chercher à résoudre les problèmes comme les apôtres l’ont fait. Et chercher aussi la rencontre avec Jésus qui est toujours à nos côtés même dans les moments les plus sombres de la vie”. Toujours selon L’Osservatore Romano.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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