Dimanche prochain, IIe dimanche de Pâques, c’est, à la demande du Christ, et par une décision de Jean-Paul II, le « Dimanche de la miséricorde ». Pour comprendre ce que signifie ce dimanche, Hélène Dumont, du mouvement des Serviteurs de la Miséricorde, auteur de plusieurs livres sur la miséricorde – « A l’écoute du Christ miséricordieux », « Sur les pas de la Miséricorde divine avec Marie », « La miséricorde divine, une grâce pour notre temps » et un petit guide spirituel : « La Divine Miséricorde » – nous aide à approfondir ce qu’est ce don du Christ et de l’Eglise pour le monde.
Zenit – Le pape François a choisi le dimanche de la miséricorde pour entrer dans la cathédrale de Rome : qu’est ce que le dimanche de la miséricorde ?
Hélène Dumont – Le dimanche de la miséricorde provient d’une demande du Christ à une religieuse polonaise du XXème, sainte Faustine. C’est une fête jaillie de son Cœur pour manifester au monde son immense compassion pour les Hommes : « je désire que la fête de la Miséricorde soit un recours et un refuge pour toutes les âmes et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour, les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde. (…) La fête de ma miséricorde est issue de mes entrailles. »
Cette fête se situe le premier dimanche après Pâques et a été instituée officiellement par le Bienheureux Jean Paul II lors de la canonisation de notre religieuse le 30 avril 2000. Deux décrets ont été publiés précisant les modalités liturgiques de ce dimanche. Ainsi, le Bienheureux pape Jean Paul II a voulu réaffirmer la grandeur du mystère pascal et sortir cette fête de la simple dévotion privée pour qu’au-delà de l’Eglise universelle le monde entier puisse en accueillir les grâces.
Comment se préparer et vivre ce dimanche ?
Cette fête se prépare par une neuvaine qui commence le Vendredi Saint. Cette prière a été enseignée par le Christ lui-même à sainte Faustine. Elle est une puissante intercession pour le monde. En effet, il s’agit chaque jour de présenter au Seigneur un groupe d’âmes différent ; nous prions successivement pour les âmes pieuses et fidèles, pour les prêtres et les religieux, pour les païens et ceux qui ne connaissent pas Dieu, pour les enfants, pour les âmes du purgatoire, etc.… Pendant cette neuvaine, le Seigneur a promis d’accorder de nombreuses grâces aux âmes. Et ainsi nous arrivons à la fête de la miséricorde. Ce jour-là, nous sommes particulièrement invités à nous plonger dans la miséricorde en suivant les demandes de Jésus qui ont été actées par Jean Paul II ; à savoir, se confesser, communier, honorer le tableau de Jésus miséricordieux, implorer la miséricorde divine en priant à 15 heures notamment avec le chapelet de la miséricorde. En ce jour de fête, le Seigneur a le désir de répandre un océan de grâces sur les âmes « Je désire accorder une indulgence plénière aux âmes qui iront se confesser et communieront en cette fête de ma miséricorde. » « Les âmes périssent malgré mon amère passion. Je leur offre une ultime planche de salut, c’est la fête de ma miséricorde. »
La devise épiscopale et pontificale du Pape François est « Miserando taque eligendo ». Quels sont les signes de la miséricorde dans les premières semaines de ce pontificat ?
Le pape François, dans la continuité des papes Jean-Paul II et Benoît XVI a résolument placé son pontificat dans la miséricorde. Sa devise a donné le ton. Ses choix de simplicité, ses paroles en faveur des pauvres et des pécheurs et ses discours ont confirmé son orientation en faveur de l’annonce de la miséricorde divine. J’aimerais citer par exemple ce qu’il a dit avant le premier angélus le 17 mars : <em>« La miséricorde change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Il nous faut bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a tant de patience … Rappelons-nous du prophète Isaïe, qui affirmait que même si nos péchés étaient rouges comme l’écarlate, l’amour de Dieu les rendrait blancs comme la neige. C’est beau, la miséricorde ! (…) N’oublions pas cette parole : Dieu ne se lasse jamais de pardonner, jamais ! (…) le problème est que nous, nous nous lassons, nous ne voulons pas, nous nous lassons de demander pardon. Il ne se lasse jamais de pardonner, mais nous, parfois, nous nous lassons de demander pardon. Ne nous lassons jamais, ne nous lassons jamais ! Il est le Père amoureux qui toujours pardonne, qui a un cœur de miséricorde pour nous tous. Et nous aussi, apprenons à être miséricordieux avec tous. Invoquons l’intercession de la Vierge qui a eu entre ses bras la Miséricorde de Dieu fait homme.» ou bien encore ce dimanche de Pâques : «voici l’invitation que j’adresse à tous: accueillons la grâce de la Résurrection du Christ! Laissons-nous renouveler par la miséricorde de Dieu, laissons-nous aimer par Jésus, laissons la puissance de son amour transformer aussi notre vie; et devenons des instruments de cette miséricorde, des canaux à travers lesquels Dieu puisse irriguer la terre, garder toute la création et faire fleurir la justice et la paix. »
Vous avez fondé un mouvement spirituel pour répandre le message de la miséricorde dans le monde d’aujourd’hui : de quoi s’agit-il ? Quels sont les engagements ?
J’ai été très interpellée par les écrits de sainte Faustine : le Christ, au XXème siècle, lui apparaît et manifeste son amour et sa miséricorde pour le monde entier et son désir infini de ramener à lui toutes les âmes. Dans sa miséricorde infinie, il veut consoler, pardonner, réconforter, apporter la paix, la joie, le bonheur et en même temps, il nous invite à exercer la miséricorde par les actes, la parole et la prière.
Le mouvement des Serviteurs de la Miséricorde s’inspire de la spiritualité de sainte Faustine ; il a pour vocation de promouvoir la miséricorde par tous les moyens que Jésus a enseignés à notre religieuse.
Le premier des engagements des Serviteurs de la Miséricorde est la prière par la récitation du chapelet de la miséricorde, la méditation de la Passion à 15 heures notamment le vendredi où nous intercédons pour la conversion du monde et nous présentons toutes les intentions qui nous ont été confiées ; ce qui permet également l’engagement de personnes malades, handicapées ou âgées.
Ensuite, chaque membre est invité à vivre l’apostolat de la miséricorde dans sa paroisse et dans tous ses lieux de vie.
Pour vivre la communion entre les Serviteurs et nous soutenir dans la prière et l’apostolat, un bulletin est adressé à chacun ainsi qu’une méditation mensuelle ; de plus nous nous retrouvons lors de week-end régionaux.
Notre mouvement propose également tous les ans un pèlerinage en Pologne « sur les pas du Bienheureux Jean-Paul II et de sainte Faustine » au mois de juillet, ouvert à tous.
Rendez-vous sur notre site en ligne : www.serviteursdelamisericorde.org
Les congrès de la miséricorde sont à la fois nationaux et mondiaux : prochain rendez-vous mondial ?
Le prochain rendez vous est le congrès mondial qui aura lieu à Bogota en août 2014.
Votre prochain projet ?
Mon projet est toujours tourné vers l’annonce de la miséricorde. C’est pourquoi je me rends disponible pour des missions itinérantes qui me conduisent à travers la France et l’étranger dans des paroisses, communautés, congrégations … pour animer aussi bien des ve
illées que des récollections ou des retraites avec les reliques de sainte Faustine. Le feu de la miséricorde doit se répandre partout et mon objectif est d’allumer ce feu pour que la miséricorde soit accueillie et vécue dans toutes les sensibilités d’Eglise.