Le cardinal Béchara Boutros Raï, 73 ans, est, aux côtés du patriarche émérite Nasrallah Piuerre Sfeir, le second cardinal libanais du conclave qui aura lieu pour l’élection du successeur de Benoît XVI. Il est l’un des patriarches orientaux présents au conclave.
Le cardinal Raï est en effet patriarche d’Antioche et de tout l’Orient des maronites, chef du synode de l’Eglise maronite, depuis 2011.
Créé cardinal le 24 novembre 2012, il est l’un des six derniers cardinaux créés par Benoît XVI, lors d’un consistoire qui avait provoqué la surprise, annoncé à la fin du synode des évêques pour la nouvelle évangélisation en octobre dernier.
Selon une biographie du Saint-Siège, le chef de l’Eglise maronite est appelé à « représenter la voix des arabes chrétiens dans le collège cardinalice ». Il est en effet « parmi les protagonistes du dialogue dans le scénario complexe du Moyen Orient ».
Il porte « l’expérience d’un pays où la cohabitation entre les religions est une réalité enracinée dans l’histoire, mais qui est actuellement mise en danger par des évènements dramatiques qui menacent la stabilité de la région », peut-on lire également dans la note.
Dans le cadre de ce synode, le cardinal Raï avait souhaité un « printemps chrétien », afin qu’advienne un vrai « printemps arabe », « de démocratie, de liberté, de justice, de paix et de défense de la dignité de tout homme, contre toute forme de violence et de suppression des droits », le 13 octobre 2012.
Pour le patriarche qui a accueilli le pape au Liban, lors de son voyage des 14-16 septembre 2012, les paroles de Benoît XVI et son exhortation sur l’Eglise au Moyen-Orient sont propres à susciter dans les pays arabes ce « printemps chrétien ».
Juste avant de venir à Rome pour les congrégations générales qui ont lieu en ce moment en prélude au conclave, le cardinal Béchara Raï était en visite en Russie, à Moscou, dans le cadre d’un événement riche en implications œcuméniques, politiques et humanitaires (26 février-1er mars 2013). Il y a notamment rencontré le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou et de toute la Russie.
Au cœur des entretiens, la question de la Syrie et la situation des chrétiens au Moyen-Orient : le patriarche maronite a rappelé que les chrétiens ne sont pas « un groupe expatrié en Orient » mais qu’ils y sont nés.
« Nous sommes des citoyens comme les autres et nous nous battrons pour cela. Nous exigeons les mêmes droits que les autres dans notre Patrie, car nous sommes les habitants de souche de ces régions », a-t-il déclaré fermement.