Inde : 37 millions de veilleuses contre les violences faites aux femmes

Une initiative de l’archidiocèse de Bombay

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Sensibiliser la communauté à toutes les formes de violence subies par les femmes comme l’avortement sélectif, les meurtres d’honneur ou pour dot, les viols, les morts après manque de soins envers la mère et son enfant : tel est le but de la campagne « 37 millions de veilleuses » lancée dimanche dernier, 27 janvier, par l’archidiocèse de Bombay, au lendemain de la Fête de la république en Inde.

L’initiative de l’archidiocèse entre dans le cadre du débat encore très vif sur le rôle de la femme en Inde, qui anime la société après de nouvelles affaires de viols collectifs.

Les 37 millions de veilleuses, allumées symboliquement dans toutes les paroisses de Bombay, font référence au dernier recensement national (census 2011), selon lequel la différence du nombre d’hommes et de femmes au sein de la population est de 37 millions.

« En Inde, la violence sexuelle contre les femmes est ancienne et répandue comme le patriarcat », explique à l’agence AsiaNews, le P. Anthony Charanghat, directeur du bulletin hebdomadaire de l’archidiocèse « The examiner ». « Des crimes comme le viol, les meurtres pour dots, les agressions à l’acide, les délits d’honneurs, les mariages avec de petites filles et le trafic humain, sont à l’ordre du jour ».

« La violence insensée et la brutalité maniaque infligées à la victime de New Delhi (une jeune fille de 23 ans décédée le mois dernier dans un bus), a ajouté le P. Anthony, ont secoué la conscience de nombreux citoyens de la moyenne bourgeoisie, qui considèrent l’égalité de genre aussi importante que la lutte contre la pauvreté », mais il faut encore que ce mouvement se poursuive jusqu’à ce que « Justice soit faite ».

Pour  le P. Charanghat, « la protestation et l’indignation devant des crimes de ce genre doivent se traduire en actes raisonnés », pas impulsifs. Au lieu d’invoquer des peines draconiennes ou la mort pour ceux qui commettent un viol, il pense qu’il faudrait plutôt « un changement de mentalité qui passe par une éducation spirituelle et sexuelle, dans le respect de la dignité et du caractère sacré de l’être humain ».

Dans son message à l’occasion de la 65èmeFête de la république indienne, la Conférence épiscopale du pays (Cbci) est revenue elle aussi sur la question des violences subies par les femmes dans le pays, réaffirmant que toutes les violences qui leur sont faites, à elles mais aussi aux enfants – et il ne s’agit pas seulement de viols mais aussi d’infanticides, de mauvais traitements, d’enlèvements, etc – réduiront en poussière les piliers de la société et de la nation, interrompant alors le chemin vers la paix et la prospérité ».

Pour vaincre ces plaies, la Cbci insiste sur l’importance de « la formation intégrale de la personne, à laquelle parents, enseignants, anciens, leaders spirituels et autorités doivent contribuer », et sur le caractère inutile de « mesures déshumanisantes comme la peine de mort ou la castration chimique ».

Le désir de vengeance doit « laisser la place au pardon », souligne-t-elle, rappelant que « la vie humaine est un don précieux de Dieu, que personne n’a le droit de retirer ».

Pour en savoir plus, on peut lire la dépêche de « Eglises d’Asie »:

http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud/inde/ab-37-millions-diyas-bb-la-grande-campagne-de-l2019eglise-en-faveur-des-femmes-victimes

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Océane Le Gall

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