Accueillir le Christ avec joie: lectures du dimanche 20 janvier 2013

La Congrégation romaine pour le clergé (clerus.org) publiera désormais chaque semaine en diférentes langues des suggestions pour l’homélie dominicale de façon à aider les prêtres.

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Cette réflexion sur les lectures de dimanche prochain, 20 janvier 2013, invite à accueillir le Christ « avec joie ».

IIème  dimanche du Temps ordinaire, Année C

         L’Eglise, qui est Mère, nous éduque de plus en plus à l’intérêt, à la passion pour le Christ. Après la proclamation de sa gloire aux nations, à travers le témoignage des Mages, après qu’Il se soit manifesté au Peuple d’Israël, sur les rives du Jourdain, par la voix, tout d’abord, du Baptiste, et encore davantage par la voix de Dieu le Père, aujourd’hui, en ce premier dimanche du Temps Ordinaire, c’est l’œuvre du Christ aux Noces de Cana qui témoigne de Lui, marquant ainsi le début de son ministère public. En observant la dynamique de ce premier grand signe public du Christ, nous nous arrêterons sur deux aspects seulement.

         Tout d’abord, après être venu au monde pour notre salut, ce n’est pas Jésus qui, paradoxalement, prend l’initiative, mais sa Mère. Selon les paroles que nous avons écoutées, le Christ semble avoir toujours ’’conscience’’ du moment de la passion, il semble qu’Il porte toujours en lui le moment de son ’’heure’’, l’heure à laquelle tout sera accompli : sa mission, son amour pour nous, notre salut, la volonté du Père. Ce moment est tellement présent en Lui qu’à la requête sa Mère, Il répond en s’exclamant : « Femme, que veux-tu de moi ? Mon heure n’est pas encore arrivée » (Jean 2,3). Cependant son respect pour nous est tel qu’il attend que ce soit notre humanité à demander son intervention, et c’est à travers la Bienheureuse Vierge Marie que parvient à Christ la prière de l’humanité : « Ils n’ont plus de vin ! » (Jean 2,3).

         Le Christ veut intervenir dans l’existence de l’homme, Il veut entrer dans notre vie pour la racheter, il est venu jeter le ’’feu’’ sur la terre, et combien Il voudrait qu’il soit déjà allumé ! (Luc 12,49). Toutefois Il attend un signe de notre liberté, l’invitation d’une prière affligée, sentie, authentique. Le Christ attend que nous demandions son intervention, afin que notre cœur, rendu plus attentif par le désir, puisse l’accueillir plus librement.

         C’est pour cela que nous ne devons pas craindre de ’’prier’’ le Christ sans penser de l’importuner, car Il attend notre invocation afin d’entrer de cette manière dans le monde et dans la vie à travers la porte de notre prière. Prions Jésus, mes très chers frères et sœurs, implorons son intervention en ayant toujours recours, sans hésiter, à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, notre Avocate, toujours proche de Son fils et toujours soucieuse de nos exigences.

         Considérons, ensuite, le miracle en tant que tel. Tout d’abord, par la transformation de l’eau en vin, le pouvoir que le Christ Dieu exerce sur la matière apparaît ici, au point qu’il Lui est possible de changer l’essence des choses.  Cela annonce, en quelque sorte et de manière évidente, le Sacrement de l’Eucharistie dans lequel ce n’est pas l’eau qui se transforme en vin, mais le pain et le vin, qui grâce à la prière de consécration que prononce le prêtre, deviennent par transsubstantiation corps et sang du Christ.

         Dans ce merveilleux tableau eucharistique, une autre grande vérité nous est suggérée : pour apprécier le vin nouveau, qui est le Christ, il n’est pas nécessaire d’être ‘’’inexpert’’ dans la dégustation du vin. Aux serviteurs qui avaient rempli les jarres, Jésus dit : « Puisez maintenant et portez-en à l’ordonnateur du repas » (Jean 2,8).  Le vin nouveau dont le Christ nous fait don – ce vin nouveau qui est le Christ même – ne craint aucune comparaison, bien au contraire, il est immédiatement soumis au jugement du maître de la table, lequel, demandant l’attention de tous les convives, ne peut qu’en chanter les louanges !

         Il n’est pas nécessaire d’être intellectuellement pauvre, socialement et économiquement fragile, humainement tiède pour accueillir le Christ avec joie, ainsi que voudraient  sous-entendre certains penseurs de tous temps, réduisant le Christianisme à un vague sentiment ou à un moralisme mortifiant. Non !

         Bien au contraire, les plus ‘’’experts’’, ceux dont le cœur reste vigilant, ceux qui sont intellectuellement vifs, humainement attentifs – et même exigeants – ne peuvent que sursauter de joie dans leur rencontre avec le Christ  et avec l’Eglise, qui en est le véritable Corps. Ils ne peuvent que reconnaître, en outre, combien face à toute ’’offre’’ du monde – même excellente – le vin du Christ est le seul, le vrai ’’bon vin’’ qui ait été gardé jusqu’à présent (cf. Jean 2,10).

         Implorons la Bienheureuse Vierge Marie, devenue la voix de l’humanité, dans le ’’oui’’ de l’Annonciation, pour accueillir le Fils de Dieu et dans l’invocation, à la fois ferme et confiante, des noces de Cana pour obtenir son intervention, afin qu’elle continue, avec son amour maternel, à nous indiquer Jésus et à nous répéter, ainsi qu’elle le fit aux serviteurs « Faites ce qu’Il vous dira » (Jean 2,5). Amen ! 

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