La solidarité du Christ avec l’homme est réelle, elle « n’est pas un simple exercice de l’esprit et de la volonté » car « Il s’est immergé réellement dans notre condition humaine, il l’a vécue à fond, excepté le péché, et il est en mesure d’en comprendre la faiblesse et la fragilité » : c’est ce qu’a affirmé Benoît XVI, ce 13 novembre 2013.
La chapelle Sixtine était ce matin métamorphosée en crèche vivante… de 20 nouveaux-nés : selon la tradition, Benoît XVI a célébré, en la fête du Baptême du Christ, le baptême de 11 filles et 9 garçons, dont les parents travaillent au Vatican, que ce soit dans les médias, le Musée ou la secrétairerie d’Etat.
Dès la procession d’entrée, le pape est arrivé au milieu d’une joyeuse agitation, entre biberons, layettes, enfants galopant, nourrissons remuant, et le fond sonore associé : gazouillis et pleurs de bébés se mélangeant aux chants liturgiques.
Lors du rite d’accueil, chaque père a donné le nom de son enfant, que Benoît XVI a béni. La messe s’est déroulée dans une atmosphère très familiale, autour des nouveaux-nés, pour certains gaiement agités, pour d’autres profondément endormis.
Jésus est réellement solidaire
Dans le mystère du baptême du Christ, a fait observer Benoît XVI durant son homélie, « Celui qui est sans péché se met parmi les pécheurs pour se faire baptiser, pour accomplir ce geste de pénitence ».
Par cet acte, « Jésus veut se mettre du côté des pécheurs, en se faisant solidaire avec eux, en exprimant la proximité de Dieu », a expliqué le pape.
Cette solidarité de Jésus, a-t-il précisé, « n’est pas un simple exercice de l’esprit et de la volonté » : « Il s’est immergé réellement dans notre condition humaine, il l’a vécue à fond, excepté le péché, et il est en mesure d’en comprendre la faiblesse et la fragilité ».
Il a même choisi, a-t-il insisté, « de « souffrir avec » les hommes, de se faire pénitent avec eux ». Ainsi, il est solidaire avec l’homme, « avec notre effort de nous convertir, de quitter nos égoïsmes, de nous séparer de nos péchés ».
C’est la certitude de Benoît XVI : « si nous l’acceptons dans notre vie, Il est capable de nous remonter et de nous conduire à la hauteur du Père ».
Le baptême est d'ailleurs la porte d’entrée de ce chemin avec le Christ : en effet, ce sacrement unit les hommes « de façon profonde et pour toujours avec Jésus », et ils deviennent « enfants de Dieu, participants de la relation filiale que Jésus a avec le Père », a souligné le pape.
Rôle des parents, parrains et marraines
Evoquant la responsabilité des parrains et marraines, il a exhorté à « toujours offrir votre bon exemple, à travers l’exercice des vertus chrétiennes ».
« Il n’est pas facile de manifester ouvertement et sans compromis ce en quoi on croit, dans le contexte dans lequel nous vivons, face à une société qui considère que ceux qui vivent de la foi en Jésus sont hors du temps et hors des modes », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, le rapport avec Jésus peut même chez les chrétiens être conçu « comme limitant, comme quelque chose qui mortifie sa réalisation personnelle », a constaté Benoît XVI.
Pour le pape, cette vision « montre qu’on a rien compris sur le rapport avec Dieu », sur la façon dont s’exerce « l’action libératrice de l’amour de Dieu, qui nous fait sortir de notre égoïsme, du renfermement sur soi, pour nous conduire à une vie pleine, en communion avec Dieu et ouverte aux autres ».
Benoît XVI s’est également tourné vers les parents, rappelant que « le chemin de foi » de leurs enfants nouveaux baptisés commence par une « certitude » : « il n’y a rien de plus grand que connaître le Christ et de communiquer aux autres l’amitié avec Lui ».
En effet, a insisté le pape « c’est seulement dans cette amitié que se dévoilent réellement les grandes potentialités de la condition humaine ». Par conséquent, « celui qui a fait cette expérience n’est disposé pour rien au monde à renoncer à sa foi ».
Mais, a-t-il averti, la joie d’être chrétien se fonde « sur un rapport personnel avec Jésus, un rapport qui oriente l’entière existence humaine ». Il s’agit de « fixer le regard sur lui, pour être éclairé par sa vérité et pouvoir vivre en plénitude ».
C’est pourquoi « les semences des vertus théologales, la foi, l’espérance et la charité », insufflées par Dieu au moment du baptême, « doivent être alimentées par la Parole de Dieu et les Sacrements », a-t-il conclu.