Par sa naissance dans une étable, le Christ ne montre pas que « la pauvreté est une condition idéale », mais que « la vraie richesse est l’amour de Dieu, un amour gratuit qui rejoint n’importe quelle situation de l’homme sur la terre », déclare Mgr Pozzo.
Mgr Guido Pozzo, « grand aumônier » du Vatican (cf. Zenit du 6 novembre 2012), revient sur la mission de l’Aumônerie apostolique dans l’édition de L’Osservatore Romano du 29 décembre 2012.
La vraie richesse est l’amour de Dieu
Son activité principale, explique-t-il, est « d’exercer l’aumône, ou mieux, la charité au nom et pour le compte du pape », « au quotidien et avec discrétion ».
Pour Mgr Pozzo, la pratique de l’aumône est une façon d’annoncer aux hommes la vérité d’un Dieu qui est « Père miséricordieux » et qui veut « le salut de tous les hommes » : ainsi, le soutien matériel de l’aumônerie apostolique est un signe qui renvoie à la nécessité d’un soutien plus profond », c’est-à-dire à « la nécessité d’une nourriture pour l’esprit, qui ne peut être comblé que par Dieu ».
En ce sens, l’archevêque voit dans le temps de Noël « une occasion propice » pour la communauté chrétienne de témoigner qu’une « simple disposition d’âme, des bons sentiments seuls », ne suffisent pas : il faut aussi la véritable « nourriture solide et forte de l’esprit », qui vient « de la Parole de Dieu incarnée et de la doctrine de sagesse de l’Eglise unie à un témoignage courageux de charité et d’amour fraternel, spécialement envers ceux qui en ont le plus besoin », estime-t-il.
Dans ce mystère de Noël, ajoute-t-il, le Seigneur a choisi de naître « dans une condition de pauvreté », non pas « que la pauvreté soit une condition idéale, et encore moins pour un choix de classe », mais pour que les hommes reconnaissent « que la vraie richesse est l’amour de Dieu, un amour gratuit qui rejoint n’importe quelle situation de l’homme sur la terre ».
La personne dans sa totalité
Concrètement, les demandes d’aide « doivent être accompagnées d’une attestation des curés et c’est à eux, en tant que garants, qu’est transmise l’aide économique pour les personnes intéressées », explique Mgr Pozzo.
Le geste du pape doit en effet être « intégré dans la solidarité de l’Eglise locale et de la communauté chrétienne paroissiale ». Les dons sont d’un montant modeste, par souci d’étendre ce soutien « au plus grand nombre de personnes ».
L’archevêque diagnostique dans les demandes d’aide « le décor assez complexe et bigarré des pauvretés actuelles, qui touchent aussi des zones et catégories de personnes qui jusqu’ici jouissaient d’un certain bien-être économique ».
Ces nouvelles misères « concernent la personne dans sa totalité, et non pas sous le seul profil financier », souligne-t-il. Elles proviennent « en majorité de toutes les parties de l’Italie – surtout de la ville de la Rome, qui est le diocèse du pape – mais aussi d’autres pays et continents, en particulier les pays d’Europe de l’est, les territoires de mission, le Moyen-Orient ».
Les dons du pape sont destinés aussi bien à des personnes seules, qu’à des familles, à une cinquantaine d’associations et d’institutions caritatives, qui travaillent en faveur de réfugiés politiques, prisonniers, personnes sans domicile, étudiants universitaires étrangers, infirmes hospitalisés, mères célibataires, enfants orphelins ou abandonnés. L’Aumônerie est également attentive aux communautés féminines cloîtrées qui n’ont pas de moyens de subsistance suffisants.
Les « bénédictions apostoliques »
L’Aumônerie apostolique délivre par ailleurs les parchemins des « bénédictions apostoliques », par institution de Léon XIII, rappelle l’archevêque.
Cette bénédiction est envoyée à ceux qui en font la demande, pour marquer des moments particulièrement significatifs de la vie de foi et sacramentelle, aussi bien pour des fidèles individuels que des communautés et instituts ecclésiastiques.
Pour écrire ces parchemins, rapporte Mgr Pozzo, dix-sept calligraphes externes sont sollicités en plus du personnel de l’Aumônerie, ainsi que soixante-dix organismes – magasins d’articles religieux, librairies catholiques, instituts religieux, monastères cloîtrés – dont la collaboration est régulée par une convention précise.
En 2011, indique l’archevêque, quelque 120.000 parchemins ont été demandés directement à l’Aumônerie apostolique, et 108.000 ont été présentés à la signature de l’Aumônier par les entités conventionnées.