« Interdire l’objection de conscience individuelle et institutionnelle, au nom de la liberté et du pluralisme, ouvrirait paradoxalement les portes à l’intolérance et au nivellement forcé », déclare Benoît XVI ce 7 janvier 2013.
Le pape a en effet dressé un bilan de l’état du monde, en ce début d’année civile, lors des vœux du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Il a exprimé ses préoccupations, notamment pour la paix.
Outre les menaces à la paix dans les conflits armés, Benoît XVI voit aussi un « péril » pour la paix sociale dans les « atteintes à la liberté religieuse ».
Il s’agit, dénonce-t-il, « de marginalisation de la religion dans la vie sociale », ou dans d’autres cas, « d’intolérance ou même de violence envers des personnes, des symboles identitaires et des institutions religieuses », ou encore du fait « que des croyants – et particulièrement des chrétiens – soient empêchés de contribuer au bien commun par leurs institutions éducatives et d’assistance ».
Pour le pape, la sauvegarde de la liberté religieuse dépend du « respect » du « droit à l’objection de conscience ».
En effet, explique-t-il, « cette « frontière » de la liberté touche à des principes de grande importance, de caractère éthique et religieux, enracinés dans la dignité même de la personne humaine. Ils sont comme « les murs porteurs » de toute société qui se veut vraiment libre et démocratique ».
Par conséquent, insiste-t-il, « interdire l’objection de conscience individuelle et institutionnelle, au nom de la liberté et du pluralisme, ouvrirait paradoxalement au contraire les portes à l’intolérance et au nivellement forcé ».
Benoît XVI souligne également le rôle de la religion comme facteur de paix, illustrant son propos par deux exemples récents : d’une part, « la Déclaration conjointe entre le Président de la Conférence épiscopale polonaise et le Patriarche de Moscou », qui est « un signe fort donné par les croyants pour favoriser les relations entre le Peuple russe et le Peuple polonais » (cf. Zenit du 17 août 2012).
D’autre part, « l’accord de paix conclu récemment aux Philippines », qui montre « le rôle du dialogue entre les religions pour une cohabitation pacifique dans la région de Mindanao ».
« Construire la paix par le dialogue n’est pas un choix, mais une nécessité », conclut-il.
A l’issue de ce discours, le pape est revenu sur l’objection de conscience sur son compte « twitter » @Pontifex : « Nous défendons le droit à l’objection de conscience des individus et des institutions, en promouvant la liberté et le respect envers tous ».