Traduction d’Océane Le Gall
ROME, mardi 18 décembre 2012 (ZENIT.org) – « Entretenir la flamme de l’espérance au Nigéria » : C’est l’objectif de l’appel de fonds lancé par l’association Aide à l’Eglise en Détresse (AED) en Italie, à la veille de Noël, face au drame terroriste que vivent les chrétiens de ce pays depuis au moins deux ans, et ponctuellement à Noël.
Le 24 décembre 2010, deux églises chrétiennes ont été frappées aux alentours de Maiduguri et quatre bombes ont été lancées dans deux quartiers à Jos. Le 25 décembre 2011, une voiture piégée a explosé devant l’Eglise Sainte-Thérése à Madalla, dans la banlieue d’Abuja, d’autres engins à Jos, Damaturu et Gadaka.
« Il n’est pas difficile d’imaginer avec quels sentiments les chrétiens nigérians se préparent à Noël », a déclaré le directeur de l’AED-Italie, Massimo Ilardo, « c’est pourquoi nous voulons, nous l’AED, être auprès d’eux et entretenir en eux la flamme de l’espérance ».
Et « nous sommes convaincus que le soutien de nos bienfaiteurs ne manquera pas », a-t-il ajouté en évoquant la collecte de fonds « Urgence Nigeria : à Noël entretient la flamme de l’espérance » qui vient de commencer.
Pour l’AED-Italie, l’année 2012 s’était ouverte par un appel urgent en faveur de la construction d’une église à Kachi, dans l’Etat de Kaduna, un des douze états où la charia est en vigueur depuis 1999. Et bien entendu n’ont pas manqué, comme toujours, les aides à la formation des séminaristes, au bâtiment, à la publication de textes religieux, aux religieux et religieuses, ainsi qu’aux prêtres à travers les intentions de saintes messes.
« Nos yeux ne se sont jamais détachés de nos frères nigérians », a ajouté Masimo Ilardo. Nous avons soutenu leur église, mais surtout nous avons été les porte-paroles de leur martyr ».
La fondation pontificale s’est faite l’écho d’innombrables témoignages arrivés du « géant africain », en particulier de la région nord du pays, où se sont vérifiés la plupart des attentats : Les appels des évêques à ne pas céder au désir de vengeance ; les critiques de l’épiscopat concernant la faiblesse du gouvernement, incapable de garantir la sécurit et la justice ; mais aussi de simples déclarations de prêtres et de fidèles qui, avec courage et une foi incontrôlable, continuent à se rendre à la messe le dimanche.
« Je n’ai pas peur de mourir, le dois aller à l’église. Qu’arrive ce qui arrive, les gens doivent aller à l’Eglise », a dit une dame d’Abuja, Bénédicte Nwachukwu, au père Valentine Onwunjiogu, prêtre nigérian.
Cette année, le nombre des victimes des attaques revendiquées par la secte Boko Haram, ou attribuées à elle, s’élève à près de 400. Entre 2010 à aujourd’hui, à plus de 1400. Les églises ont essayé de se défendre en installant des détecteurs de métal aux portes et des gardes paramilitaires chargés de la sécurité.
« Cela ne veut pas dire que durant la fonction le climat n’est pas tendu », a souligné le père Valentine – rien que le bruit d’un micro cassé peut suffire à terroriser et faire fuir toute l’assemblée ».
« Convertissez-vous, disparaissez ou mourrez » : l’ultimatum de ces « talibans africains » est difficile à oublier.
« Cette année dans le nord du pays, les attentats sont un drame qui revient chaque semaine, a déclaré le père Valentine, à cause du fondamentalisme, la religion, qui est un réconfort et un refuge pour les enfants de Dieu, est devenu un cauchemar », a-t-il conclu.