Le bon saint Nicolas, évêque de Myre, ami des enfants

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Et les soixante-deux corsaires de Bari

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Franz Le Guen

ROME, jeudi 6 décembre 2012 (Zenit.org) – Le culte du “bon saint Nicolas” est né dans l’Eglise grecque et il s’était déjà répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs. Il se développa en Occident à la fin du XIe siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (le 9 mai 1087), pour connaître, à partir du XIIe siècle, un essor considérable, notamment en Italie, en Lorraine et en Alsace, en Belgique, et dans l’Allemagne rhénane.

Sa fête est en effet obligatoire pour toute la Lorraine dont il est le saint patron. Le diocèse de Metz compte trente-six églises ou chapelles qui lui sont dédiées. A Nancy, la basilique Saint-Nicolas-de-Port abrite des reliques du saint rapportées par le chevalier Aubert de Bari. Un sanctuaire qui conserve ses reliques lui est en effet dédié dans ce port de l’Adriatique.

Le Missel en ligne rappelle les miracles qui lui sont attribués : « Trois officiers de Constantin avaient été envoyés en Phrygie pour réprimer une sédition ; en passant par Myre ils avaient été reçus par l’évêque et l’avaient vu tirer des mains du bourreau trois de ses concitoyens injustement condamnés. Rentrés à Constantinople les trois officiers tombèrent en disgrâce et furent condamnés à mort. Se souvenant de ce qu’avait fait l’évêque de Myre, ils .s’adressèrent à Dieu pour obtenir que Nicolas manifestât sa puissance en leur faveur. Constantin, à qui le prélat apparut en songe, reconnut l’innocence des condamnés et les fit remettre en liberté. Tel est le thème que les artistes du Moyen Age ont représenté sous le titre des « trois tribuns sauvés de la mort. »

Un trouvère du XIIe siècle a narré dans un de ses poèmes l’histoire de « trois clercs allant à l’école », mis à mort par un boucher à qui ils avaient demandé l’hospitalité, puis ressuscités par le saint évêque de Myre. La légende des « trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs » s’ancra profondément dans la croyance populaire : représentée et chantée en Occident elle contribua a l’extension de son culte. Il faut en dire autant du miracle de la tempête apaisée par l’intercession de saint Nicolas ».

Son nom en anglais, Santa Claus, est aujourd’hui attribué son effigie sécularisée, derrière laquelle il se cache, le « Père Noël ». Et si l’on disait la vérité aux enfants ? Le Père Noël existe, son vrai nom est Nicolas, un grand évêque qui veille sur les enfants du monde et que l’on peut prier.

Mais sa grande renommée contraste avec le peu de chose que l’on sait de lui. Il est né en Asie Mineure, en Lycie, à Patara vers 270, de parents chrétiens. Devenu évêque de Myre, malgré lui, il combattit les erreurs du moine Arius (256-336) qui niait la divinité du Christ. Et il participa au concile de Nicée en 325 : il fut l’un des 318 évêques qui condamnèrent l’arianisme. Il mourut peu après et son tombeau devint rapidement un lieu de pèlerinage.

Chaque année, des délégations des Eglises orthodoxes, particulièrement de Russie, viennent se joindre au pèlerinage des catholiques latins, à Bari. En 2013, les festivités auront lieu du 7 au 9 mai, à l’occasion de l’anniversaire de la translation de ses reliques à Bari. On porte la statue du saint depuis la mer jusqu’en ville pour rappeler leur arrivée, en 1087, portées par les « soixante-deux » marins de Bari.

Partout où l’on fête saint Nicolas, les confiseurs et les pâtissiers se dépassent : pains d’épices et chocolats participent à ce « culte » très populaire !

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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