ROME, vendredi 31 août 2012 (ZENIT.org) – Le gouvernement change d’avis et place la pilule du lendemain au nombre des médicaments vendus uniquement sur ordonnance, rapporte « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, dans une dépêche du 30 août 2012.
Le 7 juin 2012, la Korea Food and Drug Administration (KFDA) avait annoncé que la pilule du lendemain figurerait désormais au nombre des médicaments délivrés sans ordonnance, explique l’agence.
Cependant, le 29 août 2012, le ministère de la Santé a annoncé que le gouvernement avait changé d’avis et que les pilules du lendemain seraient maintenues sur la liste des médicaments nécessitant une prescription médicale.
EDA indique que la mesure a été saluée par l’Eglise catholique, dont les instances se sont battues dès 2001 contre l’introduction en Corée du Sud de la pilule du lendemain. Pour elle, la décision du gouvernement va dans le sens d’une meilleure prise en compte du « respect de la vie », précise l’agence.
La Commission Pro-Vie de la Conférence épiscopale a notamment rappelé que « la pilule [du lendemain] était un produit abortif qui élimine la vie ».
Selon la même source, Kim Won-jong, directeur de la politique médicale au ministère de la Santé, n’a pas expliqué les raisons du revirement gouvernemental et a seulement précisé, lors d’une conférence de presse, que « des défis vraiment difficiles au sein de notre société rendaient délicats l’obtention d’un consensus ».
Cho Ki-won, directeur de la sûreté médicale au sein de la KFDA, a expliqué que les effets de la pilule du lendemain seront étudiés au cours des trois prochaines années, les autorités gouvernementales se laissant la possibilité de reconsidérer leur décision après ce délai, ajoute EDA.
Les syndicats de médecins, adversaires d’une délivrance sans ordonnance de la pilule du lendemain, ont bien accueilli la nouvelle, note EDA. En revanche, les organisations féministes et les syndicats de pharmaciens étaient favorables à une libéralisation du mode de délivrance de la pilule.
L’agence analyse que le débat s’inscrit dans un contexte où la dénatalité que connaît le pays devient un « objet de préoccupation générale », alors que le recours à l’avortement est très fréquent.