Anne Kurian
ROME, mercredi 22 août 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI a rendu hommage à sa terre natale et à la culture bavaroise, culture qui « dit oui à la joie » et permet ainsi à cette joie de se répandre, le 3 août 2012.
L’archidiocèse de Munich et Freising, qui était en pèlerinage à Rome du 1er au 4 août, a offert une « soirée bavaroise » en l’honneur de Benoît XVI, pour son 85e anniversaire (16 avril 2012), à Castelgandolfo, résidence d’été des papes.
Plus de 1.000 personnes, sous la conduite du cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et du cardinal Friedrich Wetter, archevêque émérite, ont participé à cet évènement durant lequel des artistes de toutes les régions de l’archidiocèse ont exécuté des musiques, chants et danses de tradition bavaroise, terre natale de Benoît XVI.
Au terme de la soirée, le pape s’est dit « profondément touché, reconnaissant et heureux » : « cela a été beau d’être ici, au centre du Lazio, à Castelgandolfo, et en même temps en Bavière. J’ai été vraiment « chez moi » («daheim ») », a-t-il confié.
Le pape a rendu hommage à la culture bavaroise, une « culture joyeuse, imprégnée de joie », née « d’une acceptation intérieure du monde, d’un oui intérieur à la vie qui est un oui à la joie ».
Pour Benoît XVI, la joie bavaroise « se fonde sur le fait que nous sommes en syntonie avec la Création, en syntonie avec le créateur et c’est pourquoi nous savons qu’il est bon d’être une personne humaine ».
Cependant, a objecté le pape, « est-il permis d’être si heureux, alors que le monde est plein de souffrance, qu’il existe tant d’obscurité et de mal ? »
«Oui !», a-t-il répondu, « car en disant « non» à la joie nous ne rendons service à personne, nous rendons seulement le monde plus obscur ». En effet, a-t-il ajouté, « celui qui ne s’aime pas lui-même ne peut rien donner au prochain, il ne peut pas l’aider, il ne peut pas être un messager de paix ».
En outre, c’est la foi qui le dit au croyant : « parce que Dieu s’est fait homme, qu’il souffre » avec l’homme, alors « il est bon d’être une personne ».
« En Bavière, Dieu nous a facilité la tâche », a fait observer Benoît XVI, se rappelant la « terre si belle » de son pays. Pour le pape, dans un « monde si beau », il est « facile de reconnaître que Dieu est bon et d’en être heureux ».
Mais, a-t-il ajouté, « c’est justement par leur «oui» que les bavarois ont su donner sa pleine beauté à leur terre ». La Bavière « est devenue si belle grâce à leur culture, leur foi, leur joie, les chants, la musique et l’art ».
En réalité, le Créateur « ne veut pas le faire seul, mais avec l’aide des hommes », a souligné Benoît XVI, invitant à « vivre de cette joie » et à « chercher à la porter aux autres, à repousser le mal et à être serviteurs de la paix et de la réconciliation ».
Par ailleurs, le pape a remercié en particulier le cardinal Wetter, son « successeur direct sur le siège de saint Corbinien » pour sa présence.
Il a mentionné également les chasseurs alpins bavarois «Gebirgsschützen», qui ont tiré à blanc en son honneur, habillés de leur costume traditionnel, sur la place de la Liberté de Castelgandolfo : « j’ai pu vous entendre de loin », leur a dit Benoît XVI avant de confier avec humour : « je suis un « tireur » («schütze») honoraire, même si, de mon temps, j’ai été un schütze médiocre ».