ROME, mardi 21 août 2012 (ZENIT.org) – La foi ne consiste pas à « suivre une idée, un projet », mais à « rencontrer Jésus comme une personne vivante », déclare Benoît XVI dans sa méditation du discours de Jésus sur le Pain de vie.
Le pape a en effet poursuivi sa réflexion sur le chapitre 6 de saint Jean lors de l’angélus qu’il a présidé, entouré de visiteurs venus du monde entier, du balcon de la cour intérieure du palais pontifical, à Castelgandolfo, dimanche 5 août 2012, à midi.
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus, en italien
Chers frères et sœurs,
Dans la liturgie de la Parole de ce dimanche, nous poursuivons la lecture du chapitre 6 de l’évangile de Jean. Nous sommes dans la synagogue de Capharnaüm où Jésus donne son fameux discours après la multiplication des pains. La foule avait essayé de le faire roi, mais Jésus s’était retiré, d’abord sur la montagne avec son Père, puis à Capharnaüm. Ne le voyant pas, on s’était mis à le chercher, on était monté dans les barques pour rejoindre l’autre rive du lac et finalement on l’avait trouvé. Mais Jésus connaissait bien le pourquoi d’un tel enthousiasme à le suivre et il le dit clairement : « vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et avez été rassasiés » (v. 26). Jésus veut aider les personnes à aller au-delà de la satisfaction immédiate de leurs nécessités matérielles, même si celles-ci sont importantes. Il veut ouvrir à l’existence un horizon qui n’est pas simplement celui des préoccupations quotidiennes de l’alimentation, de l’habillement ou de la carrière. Jésus parle d’une nourriture qui ne périt pas, qu’il est important de chercher et d’accueillir. Il affirme : « Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme» (v. 27).
La foule ne comprend pas, elle croit que Jésus demande l’observance des préceptes pour pouvoir obtenir que le miracle continue, et elle demande : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » (v. 28). La réponse de Jésus est claire : « L’œuvre de Dieu c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (v. 29). Le centre de l’existence, ce qui donne un sens et une ferme espérance à notre chemin souvent difficile dans la vie, c’est la foi en Jésus, la rencontre avec le Christ. Nous aussi, nous demandons : « Que devons-nous faire pour avoir la vie éternelle ? ». Et Jésus dit : « Croyez en moi ». La foi est fondamentale. Il ne s’agit pas de suivre une idée, un projet, mais de rencontrer Jésus comme une personne vivante, de se laisser impliquer totalement par lui et par son évangile. Jésus invite à ne pas s’arrêter à un horizon purement humain et de s’ouvrir à l’horizon de Dieu, à l’horizon de la foi. Il exige une seule œuvre : accueillir le plan de Dieu, c’est-à-dire « croire en celui qu’il a envoyé » (cf. v.29). Moïse avait donné la manne à Israël, le pain du ciel, avec lequel Dieu avait nourri lui-même son peuple. Jésus ne donne pas quelque chose, il se donne lui-même : c’est lui le « vrai pain descendu du ciel », lui, la parole vivante du Père ; quand nous le rencontrons, nous rencontrons le Dieu vivant.
« Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » (v. 28) demande la foule, prête à agir pour que le miracle du pain continue. Mais Jésus, vrai pain de vie qui satisfait notre faim de sens, de vérité, ne peut pas « se gagner » par un travail humain ; il vient à nous uniquement comme un don de l’amour de Dieu, comme une œuvre de Dieu à demander et à accueillir.
Chers amis, au cours de nos journées chargées d’occupations et de problèmes, mais aussi de nos jours de repos et de détente, le Seigneur nous invite à ne pas oublier que, s’il est nécessaire de se préoccuper du pain matériel et de refaire ses forces, il est encore plus fondamental de faire grandir notre relation avec lui, de fortifier notre foi en celui qui est le « pain de vie », qui étanche notre soif de vérité et d’amour. En ce jour où nous faisons mémoire de la dédicace de la basilique Sainte Marie Majeure à Rome, que la Vierge Marie nous soutienne surs notre chemin de foi.
Paroles de Benoît XVI après l’angélus, en français
Je vous accueille avec joie, chers amis francophones venus vous associer à la prière mariale de l’Angélus. Dans l’évangile de ce dimanche, nous voyons les foules se déplacer pour suivre Jésus. Comme celles d’hier, les foules d’aujourd’hui ont faim de nourriture terrestre et spirituelle. En nous partageant sa Parole et son Corps en nourriture, Jésus nous comble et nous rassasie. Que la Vierge Marie vous aide à accueillir ce don de Dieu et à vous laisser transformer, comme les apôtres au jour de la Transfiguration, par le visage lumineux du Christ ressuscité ! Bon dimanche à tous !
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Traduction de Zenit, Hélène Ginabat