ROME, dimanche 19 août 2012 (ZENIT.org) – « Laissons-nous surprendre par les paroles du Christ et redécouvrons la beauté du sacrement de l’Eucharistie » : telle est l’invitation lancée par Benoît XVI dans sa méditation du discours de Jésus sur le Pain de vie.
En effet, le pape a récité l’angélus, depuis le balcon du palais apostolique de Castelgandolfo, avec les nombreux visiteurs venus du monde entier, à 12h, ce 19 août 2012.
Après la prière mariale, Benoît XVI a salué en polonais le patriarche orthodoxe de Russie, Kirill Ier, actuellement en visite en Pologne, et s’est réjoui de cette rencontre avec l’Eglise catholique en Pologne.
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus, en italien
Chers frères et sœurs,
L’évangile de ce dimanche (cf. Jn 6, 51-58) est la dernière partie et le point culminant du discours de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm ; la veille, Jésus avait donné à manger à des milliers de personnes avec cinq pains et deux poissons. Jésus révèle le sens de ce miracle, il révèle que le temps des promesses est accompli : Dieu le Père, qui avait rassasié les Israélites dans le désert avec la manne, l’a envoyé maintenant, lui son Fils, vrai Pain de vie, et ce pain est sa chair, sa vie, offerte en sacrifice pour nous. Il s’agit donc de l’accueillir avec foi, sans se scandaliser de son humanité ; et il s’agit de « manger sa chair et de boire son sang (cf. Jn 6, 54), pour avoir en soi la plénitude de la vie. Il est évident que ce discours n’est pas fait pour obtenir un consensus. Jésus le sait et il le prononce intentionnellement ; et en effet, cela a été un moment critique, un tournant dans sa mission publique. Les gens, et les disciples eux-mêmes, s’enthousiasmaient pour lui lorsqu’il accomplissait des signes prodigieux ; même la multiplication des pains et des poissons était une révélation claire qu’il était le Messie, au point qu’immédiatement après la foule aurait voulu porter Jésus en triomphe et le proclamer roi d’Israël. Mais cela n’était pas la volonté de Jésus, qui refroidit justement leur enthousiasme avec ce long discours, et provoque beaucoup de désapprobation parmi eux. En effet, en expliquant l’image du pain, il affirme avoir été envoyé pour offrir sa vie, et celui qui veut le suivre doit s’unir à lui de manière personnelle et profonde, en participant à son sacrifice d’amour. C’est pour cela que Jésus instituera le sacrement de l’Eucharistie lors de la dernière Cène : pour que ses disciples puissent avoir en eux sa charité – ceci est décisif – et, comme un seul corps uni à lui, prolonger dans le monde son mystère de salut.
En entendant ce discours, les gens ont compris que Jésus n’était pas un Messie qui aspirait à un trône terrestre, tel qu’ils le voulaient. Il ne cherchait pas un consensus pour conquérir Jérusalem ; au contraire, il voulait aller dans la ville sainte pour y partager le sort des prophètes : donner sa vie pour Dieu et pour son peuple. Ces pains, rompus pour des milliers de personnes, ne devaient pas provoquer une marche triomphale, mais annoncer le sacrifice de la Croix, dans lequel Jésus devient le pain, le corps et le sang offerts en expiation. Jésus a donc fait ce discours pour faire perdre leurs illusions à ces foules et surtout pour susciter la décision de ses disciples. En effet, à partir de ce moment-là, beaucoup parmi eux arrêtèrent de le suivre.
Chers amis, laissons-nous, nous aussi, surprendre de manière nouvelle par les paroles du Christ : lui, le grain jeté dans les sillons de l’histoire, est la prémisse de l’humanité nouvelle, libérée de la corruption du péché et de la mort. Et redécouvrons la beauté du sacrement de l’Eucharistie, qui exprime toute l’humilité et la sainteté de Dieu qui s’est fait petit ; Dieu se fait petit, parcelle de l’univers pour réconcilier tous les hommes dans son amour. Que la Vierge Marie, qui a donné au monde le Pain de la vie, nous enseigne comment vivre toujours en union profonde avec lui.
Paroles de Benoît XVI après l’angélus
(En français)
Chers pèlerins francophones, l’Évangile de ce jour nous redit que Jésus est la vraie nourriture qui se donne à nous pour que nous ayons la vie en abondance. Il se présente lui-même comme le Pain Vivant, nourriture indispensable pour le croyant qui désire la vie éternelle. Il nous offre ainsi la force de nous donner gratuitement à nos frères et sœurs. C’est là pour nous une source de joie, de vie et d’espérance. Que la Vierge Marie nous aide à partager la vie de son Fils ! Bon dimanche et bonne semaine à tous !
(En polonais)
En ces jours, le Patriarche de Moscou et de toute la Russie, Kirill Ier, est l’hôte de l’Eglise orthodoxe en Pologne. Je salue cordialement Sa Sainteté, ainsi que tous les fidèles orthodoxes. Le programme de cette visite comprend aussi des rencontres avec les évêques catholiques et la déclaration commune du désir de faire grandir l’union fraternelle et de collaborer pour diffuser les valeurs évangéliques dans le monde contemporain, dans l’esprit d’une même foi dans le Christ Jésus. C’est un événement important qui donne de l’espérance pour l’avenir. Je confie les fruits de cette rencontre à la bienveillance de Marie, en implorant la bénédiction de Dieu. Loué soit Jésus-Christ.
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Traduction de Zenit, Hélène Ginabat