Anne Kurian
ROME, mercredi 25 juillet 2012 (ZENIT.org) – Mgr de Moulins-Beaufort invite à ne pas se résigner ni se décourager face aux soubresauts de l’histoire, car Dieu en est le maître et il y est à l’œuvre en tous temps.
C’est l’un des thèmes principaux de l’homélie prononcée par Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, le 23 juillet, à Brasilia, pour la messe du rassemblement mondial des Équipes Notre-Dame (cf. Zenit du 7 mai 2012).
L’évêque y commente l’évangile du jour, parabole de la vigne et des sarments (Jn 15,1-8). (cf. « Documents », ci-dessous, pour le texte intégral).
Dieu est à l’œuvre
Pour Mgr de Moulins-Beaufort, l’image de la vigne exprime « le lien intime, le lien vital », que Jésus crée entre lui et ceux qui lui sont unis : la vigne n’est donc pas « Jésus dans son individualité ou sa solitude » mais elle est « Jésus portant en lui tous ceux dont il fait ses disciples », explique-t-il.
Cette image, poursuit-il, donne de comprendre que « le Père est à l’œuvre sans cesse pour que les sarments, chacun des sarments, soient le plus féconds possibles et résistent à toutes les épreuves des siècles ».
Ainsi, le « vrai maître de l’histoire profite de tout pour que ceux qui sont greffés sur son Fils unique, portent des fruits pour l’éternité », affirme l’évêque.
Telle doit être la « consolation » du croyant, estime-t-il : même s’il ressent « douloureusement les soubresauts de l’histoire », la remise en cause des « fondements du mariage et de la famille » et les « chemins de décomposition sociale », il doit cependant croire que « Dieu éprouve sa fidélité ».
Ne pas se résigner
Au milieu des méandres de l’histoire, l’évêque encourage donc à ne pas se résigner : « n’en déduisons pas que tout est fichu, que Dieu est fini, et son Église avec lui et tout ce que nous aimons du mariage, des enfants, des relations larges et riches entre des membres nombreux ».
« Ne nous résignons pas non plus à un « monde moderne » qui serait une fatalité, quoi qu’il en soit de nos convictions et de nos désirs », ajoute-t-il.
Au contraire, le croyant doit « se réjouir » que Dieu l’« émonde » dans cette mise à l’épreuve, c’est-à-dire « le libère de ce qui l’encombre », souligne Mgr de Moulins-Beaufort, évoquant à titre d’exemple « les biens matériels, les idées toutes faites, la recherche d’un certain confort ou du plaisir, l’angoisse de la réussite ».
Le croyant doit « se réjouir » de cette « occasion de vérifier et de montrer à quoi ou à qui il est réellement attaché », occasion de « mieux garder la Parole de Dieu, de mieux vivre des commandements, de mieux s’enraciner dans le Seigneur Jésus ».
Le lien au Christ
Selon l’évêque, ce qui est en jeu dans la vie de l’homme « n’est pas un ordre moral ni un ordre social, même inspiré de l’Évangile », c’est « le lien au Christ, la place de sa croix au cœur de notre cœur, l’adhésion de toutes les fibres de notre être à son offrande « pour la gloire de Dieu et le salut du monde » ».
Mgr de Moulins-Beaufort met en garde : même si « la loi de Dieu est sainte et sanctifiante », cependant l’homme peut faire « un usage détourné » de cette loi pour s’auto-glorifier ».
L’évêque propose donc à tout chrétien de se poser la question de « ce qui le fait vivre » : est-ce « la conformité à l’image que vous vous faites de vous-mêmes, de votre dignité de baptisés et de votre statut dans la société ? », demande-t-il, ou bien « la joie de connaître le Christ Jésus, de garder ses commandements, de vivre ce que vous avez à vivre comme vous devez le vivre pour être unis à Lui et porter autour de nous ce qu’Il vous donne ? ».
Dans le même sens, il exhorte à « ne pas défendre une « idée de la famille » » mais « la qualité absolue du mouvement de l’homme vers la femme et de la femme vers l’homme, en quoi se reflète quelque chose, beaucoup plus que quelque chose, du lien de Dieu à l’humanité, du Christ à l’Église ».
C’est toute la différence entre chercher à « sauvegarder un modèle » ou « vivre dans la vérité de ce que Dieu donne, parce que c’est Lui qui le donne », fait observer Mgr de Moulins-Beaufort.
Finalement, la vie en Dieu donne la paix et la confiance : « Qui voudra viendra à nous. Qui ne voudra pas ne viendra pas. » La seule chose qui compte est qu’à celui qui est « vraiment enraciné en Jésus », Dieu donne « de porter du fruit en abondance ».