P. Thomas Rosica
ROME, lundi 23 juillet 2012 (ZENIT.org) – La JMJ est arrivée au Canada à un moment crucial de l’histoire. La toile de fond historique de cette JMJ, au lendemain du 11 septembre, reflètait un monde plongé dans la terreur et la guerre, une Église embarrassée par des scandales d’abus sexuels, un souverain pontife visiblement affaibli et une culture canadienne d’indifférence religieuse.
Au cours du mois de juillet de 2002, plusieurs centaines de milliers de jeunes de 172 pays, des personnes âgées et des infirmes se sont rendues à Toronto, pour assister à la cérémonie d’ouverture en la présence du pape Jean-Paul II. Plus de 350 000 personnes se sont rassemblées le 25 juillet pour la cérémonie d’ouverture à Exhibition Place.
Tous à travers le Canada se souviendront des puissantes images de la croix des JMJ lors de son pèlerinage historique en 2001-2002. Cette croix a traversé plus de 350 villes et villages d’un océan à l’autre. Par la suite, lors des Journées elles-mêmes à Toronto, la magnifique présentation du Chemin de croix a constitué un pénétrant témoignage de l’histoire chrétienne en marche au cœur d’une ville moderne. Selon Radio-Canada, ce Chemin de Croix a été suivi à la télévision par plus d’un milliard de personnes réparties dans 160 pays du monde.
La spectaculaire vigile aux bougies, samedi soir au parc Downsview a rassemblé plus de 600 000 personnes ; et la messe de clôture, le dimanche, avec le Pape, dans une ambiance presque surnaturelle, a réuni plus de 850 000 personnes.
Les JMJ en 2002 et la visite du pape Jean-Paul II ne nous ont pas apporté des médailles d’or, d’argent ou de bronze, mais elles nous ont rendu quelque chose d’encore plus grand : l’âme de notre pays. En juillet 2002, nous avons encore écouté le sermon nous disant d’être sel de la terre et lumière du monde.
Nous considérons les JMJ de 2002 comme une Pentecôte: un événement passé qui a su transformer la monotonie de la vie en un moment plein de lumière dans l’histoire. Mais il y a aussi une autre perspective. L’Évangile relate des histoires liées au « Magnificat », invitant en permanence les chrétiens à embrasser l’hymne marial de louange, et à rendre grâce à Dieu tout-puissant. La vie chrétienne n’est pas nourrie simplement de souvenirs, aussi bons et beaux soient-ils. La résurrection du Christ n’est pas le souvenir d’un événement distant dans le temps, mais elle est la Bonne Nouvelle qui continue de s’accomplir en nos jours.
Ce qui reste est une extraordinaire rencontre entre Jésus et ses jeunes amis, entre les jeunes pèlerins et ce bien-aimé vieil homme en blanc qui voyagea des berges du Tibre aux rives du lac Ontario pour une rencontre, un moment «kairos» pour nous soutenir et nous encourager pour que nous puissions «avancer au large».
Que le vent puissant de cet événement de Pentecôte 2002 continue de souffler partout au sein de l’Église canadienne nous donnant le courage de constamment laisser dans notre Église la place aux jeunes, qui sont la garantie du Christ d’une joie et d’une jeunesse éternelle.
Durant l’angélus au Parc Dowsview le dimanche 28 juillet 2002, le Saint Père a merveilleusement résumé le sentiment de millions de jeunes qui ont été touchés d’une façon ou d’une autre par la Journée mondiale de la jeunesse 2002. «Alors que nous nous apprêtons à rentrer chez nous, je vous dis, avec saint Augustin: « Nous nous sommes sentis bien sous la commune lumière. Nous nous sommes réjouis et nous avons exulté de joie ensemble. Maintenant que nous devons nous séparer, essayons de ne pas nous détacher de Lui, le Christ.»”
Prions le Seigneur et l’intercession du Bienheureux Jean-Paul II afin que nous soyons le sel et la lumière du Christ dans notre monde contemporain.
Père Thomas Rosica, C.S.B.,
Ancien directeur national et général, Journée Mondiale de la Jeunesse, 2002